Par Dr. Yves Renaud et Patrick Eliancy
Soumis à AlterPresse le 11 fevrier 2004
Miami, 02/07/2004- Près d’une cinquantaine d’organisations civiques, professionnelles, sociales et religieuses du sud de la Floride, ont donné une conférence de presse, le samedi 7 février 2004 à l’hotel Radisson-Omni pour dénoncer le pourissement de la situation politique en Haiti et exiger la démission du président Aristide.
Ces organisations, parmi lesquelles, le Haitian-American Physicians Association, la Coalition for Justice, le Haitian-American Republican Caucus, la League of Young Haitian-American Professionals, Haitian-American Doctors Association, Haitian-American Nurses Association, Haitian-American Engineers and Scientist Association, Alliance of Haitian American Law Enforcement Fraternal Organization, Coalition for the Advancement and Development of Haiti (CADH), Movement for National Unity (MOUN), Haitian American Republican Club of South Florida (HARC), National Coalition for Human Rights (NCHR) etcÂ… ont déclaré dans une résolution remise à la presse sous le titre : "Déclaration pour la démocratie en Haiti", que vu que le pays est au bord du chaos politique et social, il est de la responsabilité de tout Haitien en Haiti et dans la diaspora de se mettre debout et de réclamer la démission du Président Aristide.
Ces organisations affirment également dans leur déclaration que la seule solution à l’impasse politique actuelle est la démission du président Jean-Bertand Aristide et ainsi, elles lancent un vibrant appel au président Aristide pour qu’il place les intérêts du pays au dessus de ses intérêts personnels.
Tour à tour le panel de 7 orateurs, Pierre-Marie Paquiot, président de l’Université d’Etat d’Haiti, le Dr. Yves Jodesty, président du Haitian American Physicians Association, Alice Blanchet de HDP, Lucie Orlando du Haitian-American Republican Caucus, François Guillaume de la League of Young Haitian-American Professionals, Jerry Lacrète, Dr. Ranley Désir ont exposé les motifs qui ont conduit à cette déclaration ponctuelle du 7 février 2004, une prise de position claire et nette contre :
• Les violations systématiques des droits humains
• L’ emprisonnement illégal d’opposants politiques
• La répression contre la presse
• Les assassinats de journalistes
• La violence contre les étudiants et les dirigeants d’Université
• La chimérisation de la police nationale
• La corruption, le vol des caisses de l’Etat et trafic de la drogue
• La mauvaise gestion de l’Etat
Grand nombre de participants à cette conférence de presse avaient supporté le retour de Jean-Bertand Aristide après le coup d’Etat militaire de septembre 1991. On remarquait par exemple la présence du Dr. Henri Claude Douze, de Madame Gepsie Métellus de Sant La, du Pasteur Joseph Gonel et d’une quirielle d’anciens sympathisants lavalas. Il faut toutefois noter l’absence remarquée de la Haitian American Grassroot coalition. Cette organisation dite de défense de la cause haitienne observe un silence éloquent et ne s’est pas encore prononcé sur cette crise politique, même après les incidents du 5 décembre 2003 et du 13 janvier 2004. Qui pis est, le "e-group" (sur internet) de la Haitian-Advocacy ignore depuis longtemps la plupart les messages en rapport avec la crise haitienne, et refuse de publier même des articles de BBC, de CNN et du Miami Herald. La déclaration de Miami est aussi signée par des artistes bien connus comme Théodore Beaubrun (Lòlò), de Boukman Eksperyans et de Michel Martelly de Sweet Mickey.
Le clou de cette conférence a été la présence du recteur de l’Université d’Etat D’Haiti, Pierre-Marie Paquiot qui se trouve actuellement aux Etats-Unis pour recevoir des soins orthopédiques après les incidents du 5 décembre 2003 qui l’ont cloué sur une chaise roulante. Après la conférnce de presse, le recteur Paquiot a raconté en détail à Island TV (l’émission Analyse) ses péripéties aux mains des chimères lavalas lors du vendredi noir de l’Université.
Dans un document (fact sheet) circulé dans la salle, l’on note que moins de 0,6% du budget national est alloué à l’Université mais près de 50% du budget national va au Palais National pour les petits projets de la Présidence.
Les organisateurs de cette conférence de presse ont choisi le 7 février, date historique qui rappelle le départ de l’ex-président-à -vie et dictateur Jean-Claude Duvalier, pour lancer la déclaration de Miami. Depuis 18 ans en effet, cette date symbolisait la fin de la dictature et de la tyrannie en Haiti. Haiti est-elle encore à la case de départ 18 ans plus tard ?
Depuis Miami, Dr. Yves Renaud et Patrick Eliancy