P-au-P, 7 sept. 2011[AlterPresse] ---Le collectif haïtien du conseil d’éducation des adultes pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Ceaal-Haïti) prône un plan global de scolarisation et d’alphabétisation, en marge d’un séminaire organisé, le 6 septembre 2011, pour marquer la 44e journée mondiale de l’alphabétisation (journée mondiale consacrée le 8 septembre de chaque année).
« Il faut un plan global pour que tout le monde (les enfants, les jeunes et les personnes âgées) puisse savoir lire et écrire », déclare William Thélusmond chargé de liaison au niveau du Ceaal-Haïti, qui critique le plan de scolarisation gratuite du président Michel Joseph Martelly.
Le président haïtien promet, en effet, de favoriser l’accès gratuit aux établissements scolaires à plusieurs centaines de milliers d’enfants au cours de son mandat.
Cependant, Thélusmond dit noter une modification dans le discours du chef de l’État sur le sujet.
« Le président parlait de tous les enfants lors de sa campagne électorale, maintenant cela commence à être différent. Le président parle, à présent, d’enfants de rue ou d’enfants habitant telles zones ou tels quartiers », déplore Thélusmond.
Pour lui, « tous les enfants doivent avoir accès à ce programme d’éducation gratuit(…), ce à tous les niveaux de leur cycle d’études scolaires ».
« Cela doit être clair et précis, il faut que la présidence intègre son programme dans un plan global tenant compte de la quantité d’enfants à scolariser dans tout le pays, où ils sont, puis quand et comment ils iront à l’école », ajoute t-il, recommandant « l’augmentation du nombre d’écoles publiques dans le pays ».
Pour concrétiser son projet, Martelly a lancé, après son investiture en mai 2011, le fonds national pour l’éducation (Fne), qui consiste à prélever, une certaine somme d’argent sur les transferts d’argent (en provenance de la diaspora) et sur les frais d’appels internationaux.
Jusqu’ici, aucune loi ne régit ce fonds.
L’argent, pour alimenter le Fne, devrait être « tiré du budget de l’État dans le respect des normes fiscales », souhaite le chargé de liaison du Ceaal-Haïti.
« Un pays ne peut avoir de démocratie, un pays ne peut avoir de développement si près de la moitié de la population ne sait ni lire ni écrire », affirme Thélusmond, qui considère l’alphabétisation comme un outil fondamental dans tout pays démocratique et développé.
Le Ceaal-Haïti plaide pour une alphabétisation décentralisée qui implique les populations et les organisations de la société civile.
« L’alphabétisation ne doit pas être l’affaire de quelques mois », mais doit garantir aux alphabétisés une formation de niveau scolaire des classes fondamentales, y compris une formation technique, souligne le Ceaal-Haïti.
Le collectif préconise également l’intégration du Créole haïtien dans tous les espaces de la vie sociale et sa mise à profit dans le cadre de l’alphabétisation. [rh kft rc apr 07/09/2011 9:32]