Correspondance- Joseph Serisier
Port-Salut, 5 sept. 2011 [AlterPresse] --- Des centaines de membres de la communauté de Port-salut ont manifesté ce 5 septembre contre la présence de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), constate AlterPresse.
Cette manifestation fait suite au scandale de viol impliquant quatre (4) soldats uruguayens de la MINUSTAH accusés d’avoir agressé sexuellement Johnny Jean, un jeune garçon de 18 ans, dans une base à Port-Salut, en juillet dernier.
Les manifestants en sillonnant les rues de la commune ont lancé des propos hostiles contre les agents et soldats de la MINUSTAH cantonnés dans le Sud. Ils ont exigé justice et réparation en faveur de la famille de la victime, tout en réclamant le départ de la mission.
Dans une interview accordée à la presse, le jeune garçon victime a dit avoir reçu des visites des responsables de la MINUSTAH qui auraient proposé à sa famille de négocier. Celle-ci aurait refusé catégoriquement, a-t-il soutenu.
Pour sa part, la mère du jeune garçon, Rose Marie Jean, a fait état de menaces à l’encontre de sa famille, tout en se gardant de révéler leur origine.
Toute la famille est sous le choc suite à cet acte de violence qui atteint sa réputation et son honneur.
« Saisi du dossier, le Parquet des Cayes fait les suites que de droit », a précisé le Commissaire du gouvernement, Me Jean Marie Salomon, qui a rencontré la victime et ses parents au cours du week-end écoulé à Port-Salut.
Toutefois le commissaire a souligné que le dossier est un peu complexe compte tenu de l’incompétence des tribunaux nationaux pour trancher sur des dossiers de justice impliquant les membres de la mission onusienne.
Les soldats s’ils sont reconnus coupables seront vraisemblablement jugés dans leur pays alors que Montevideo promet des sanctions de la dernière rigueur. Une procédure de rapatriement est prévue cette semaine pour les militaires uruguayens concernés par l’affaire.
Le chef du Parquet a cependant indiqué qu’il allait acheminer le dossier aux instances compétentes de Port-au-Prince.
Par ailleurs, les organisations de défense des droits humains dans le Sud condamnent les actions des soldats de la force étrangère qui, une fois de plus, sont accusés d’avoir violé les principes des Nations Unies et les droits des citoyens haïtiens.
Les défenseurs des droits humains demandent aux plus hautes autorités de l’État d’assumer leurs responsabilités pour que justice soit faite.
Joint part téléphone, le coordonnateur de l’Union des Formateurs-Animateurs en Education Civique et le respect des Droits Humains (UFADESH), Bénissel Bélas, demande à l’État haïtien de réviser le mandat de la MINUSTAH. « Cette mission a déjà causé beaucoup de torts au pays », souligne Bélas.
Le président de la République, Michel Martelly a lui aussi réagi par communiqué pour condamner les faits. [js kft gp apr 5/09/2011 15 :35]