Débat
Par Robert Sae*
Soumis à AlterPresse le 30 aout 2011
Parce que les prédateurs impérialistes veulent maintenir entre leurs griffes les régions recélant des ressources énergétiques et les routes stratégiques ou, à défaut, empêcher les rivaux d’en profiter, ils sont en train de semer le chaos de façon durable dans une grande partie du monde.
Aujourd’hui, en Libye, après que leurs commanditaires de l’OTAN leur aient ouvert la voie de Tripoli, les rebelles donnent libre cours à leur barbarie. Les exécutions sommaires ne se comptent plus. Les noirs sont particulièrement visés. Les ambassades des pays hostiles à la guerre coloniale sont saccagées. Les insurgés venus, dit-on, restaurer la démocratie appellent au meurtre contre récompense. Tout cela, sous les applaudissements d’occidentaux défenseurs professionnels des droits de l’homme.
Peu importe si le pays entre dans une ère de désordre et de violence au cours de laquelle des dizaines de milliers de civils perdront encore la vie. Peu importe si les armes fournies par la France à ses relais en Libye se retrouvent entre les mains d’Al Qaïda et vont alimenter la subversion dans les pays africains environnants. Les objectifs impérialistes sont atteints ! Comme en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Côte d’ivoire, c’est ainsi qu’ils conçoivent le « retour à la démocratie ».
Le plus insupportable, c’est le cynisme avec lequel les occidentaux justifient leurs agressions coloniales. En cela, ils sont servis par un réseau médiatique mondial où des responsables de propagande militaire, osant encore se parer du titre de journaliste, rivalisent pour désinformer l’opinion et participer à la guerre psychologique.
On avait eu droit aux faux charniers de Timisoara en Roumanie, aux fausses armes de destruction massive en Irak, au bombardement massifs de la population en Côte d’Ivoire. Cette fois, c’était, entre autres, de prétendus viols systématiques impulsés par la distribution massive de viagra. Et pour couvrir les bombardements criminels de la France et de ses alliés, qui ont visé des hôpitaux, des médias, des complexes résidentiels et décimé la population civile, la formule était reprise en chœur : « On a entendu des explosions à Tripoli après le survol des avions de l’OTAN ».
Les impérialistes mésestiment, cependant, une chose : La barbarie nourrit la barbarie ! Les forces obscurantistes qu’ils arment, financent et portent à bout de bras aujourd’hui, se compteront, demain, au rang de leurs fossoyeurs. Les attentats contre l’ONU, désormais devenue la caution politique de leurs agressions, préfigurent ce retour de bâton. Ben Laden avait servi dans la CIA et l’occident avait armé et financé d’autres « combattants de la liberté » qui s’appellent Talibans.
* Educateur, éditorialiste, militant indépendantiste martinbiquais