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Haïti-Politique : Le dialogue avec Martelly est « impérieux »

selon le bloc majoritaire au sénat de la république

P-au-P, 29 août 2011 [AlterPresse] --- Le bloc majoritaire au sénat de la république en Haïti juge « impérieux » le dialogue entre le président Michel Joseph Martelly et le parlement dans un document / feuille de route, mis en circulation au cours du week-end écoulé et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Deux tentatives de faire ratifier un premier ministre ont échoué. Et il est clair que le pays et le peuple peuvent difficilement s’accommoder d’un troisième échec », affirme le bloc constitué de 16 sénateurs dans ce document.

« Il ne serait pas convenable de lancer pour le moment un ou plusieurs noms de candidat au poste de premier ministre, sans un effort préalable d’aplanir les sentiers et d’ouvrir les voies du succès » ajoutent-ils.

Cette réaction intervient, alors que des informations, diffusées par la presse nationale, indiquent que le président souhaiterait maintenir le premier ministre sortant, Joseph Jean Max Bellerive, et nommer quelques ministres.

Une idée fortement déplaisante pour bon nombre de parlementaires, qui la déclarent anticonstitutionnelle.

Dans sa feuille de route, le Bloc des 16 sénateurs invite Martelly à chercher un compromis avec tous les groupes au parlement, y compris les groupes minoritaires et indépendants, la société civile et la classe politique.

Ces sénateurs fournissent également les détails d’un « programme minimal », dont les deux parties devront assumer l’exécution conjointe.

Ce programme prévoit, notamment, la publication de l’amendement à la Constitution du 29 mars 1987 (réalisé début mai 2011 au plus pressé et loin des conditions optimales de sérénité), objet jusqu’ici de controverses, la nomination des juges de la Cour de Cassation à partir d’une liste que soumettra le sénat, et la formation d’un Conseil électoral permanent.

Les 16 sénateurs envisagent également la prolongation du mandat de la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh), ainsi que la réorientation du mandat et de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), avec la possibilité d’élaborer un calendrier de retrait.

« Aucune provision légale, pour l’instant, n’autorise ni la création du fonds national de l’éducation (Fne), ni l’utilisation des ressources collectées par la banque de la république d’Haïti (Brh) et le conseil national des télécommunications (Conatel) pour son financement », souligne le bloc des 16 sénateurs de la république, qui declare tout de même adhérer au plan de scolarisation gratuite proposé par Martelly.

Après le rejet de Daniel Gérard Rouzier (21 juin 2011) et de Bernard Honorat Gousse (2 août 2011), deux candidats au poste de premier ministre désignés par le chef de l’Etat, celui-ci n’a toujours pas fait de nouvelles propositions au Législatif.

Michel Joseph Martelly continue de diriger sans gouvernement, plus de 100 jours depuis son arrivée au pouvoir [le 14 mai 2011]. [kft rc apr 29/08/2011 12:23]