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Haïti-Education : L’UNNOH plaide en faveur d’une éducation gratuite de qualité

P-au-P, 26 août 2011 [AlterPresse] --- L’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH) a organisé ce vendredi une conférence débat autour de la scolarisation gratuite des enfants, l’une des principales promesses du président Michel Martelly.

Il s’agit de la troisième conférence de ce type organisée par l’UNNOH qui entend poursuivre cette initiative jusqu’à la réouverture des classes. « Les possibilités d’une école haïtienne de qualité, gratuite et obligatoire » a été le thème retenu ce 28 août.

Selon le Secrétaire général de l’UNNOH, Josué Mérilien, l’idée est de pousser les responsables à prendre leurs responsabilités.

Michel Martelly promet, dès la rentrée scolaire prévue pour ce mois d’octobre de permettre à 146 mille enfants d’aller gratuitement à l’école. Le chef de l’Etat a déjà mis en place un Fonds National pour l’Education (FNE) en vue de concrétiser ce projet.

La méthode de Michel Martelly, ne fait cependant pas l’unanimité et a vivement été critiquée lors de la conférence de l’UNNOH. Nélio Providence, étudiant finissant de l’Ecole Normale Supérieur a particulièrement insisté sur la qualité de l’éducation dans un contexte de gratuité scolaire.

« Il faut commencer par une minorité agissante pour parler d’école de qualité. Cette dernière permettrait d’avoir une école concurrentielle à l’échelle mondiale, qui servirait à faire naitre une conscience nationale, et qui servirait également à fortifier la dignité d’un peuple vaillant », souligne t-il.

Pour cela la notion de temps et celle de moyens s’avèrent fondamentales, ajoute Nélio Providence.

Concernant le Fonds National pour l’Education (FNE) mis sur pied par le président
Martelly, il estime qu’il est « injuste de soutirer de l’argent à des gens (de la diaspora) qui travaillent très dur pour aider leur famille, alors que les bourgeois envoient de l’argent à leur famille par virements bancaires ».

En revanche, le professeur Jean Marie Théodat (docteur en géographie et professeur à l’Université de Paris 1) salue l’initiative de Martelly.

Il encourage en même temps l’Etat haïtien à prélever des taxes sur les « borlettes » (loterie populaire), et les studios de beauté. Selon lui, ces types de commerce ne profitent pas à la majorité.

Par ailleurs, le professeur Théodat soutient qu’on devrait féliciter les professeurs qui dispensent des cours tant bien que mal dans des écoles dites « borlettes » (de niveau médiocre), car selon lui, ces professeurs, en dépit de leur manque d’efficacité, ont permis de réduire le taux d’analphabétisme dans le pays.

Haïti reste le seul pays dans l’hémisphère qui compte plus de 500 mille
enfants en âge d’aller à l’école et qui n’ont jamais été scolarisés. Le projet de Martelly vise en priorité ces enfants. Mais le taux d’abandon scolaire est lui aussi très élevé : 67%. Quel plan pour ces enfants ? [jep kft gp apr 26/08/11 16:00]