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Haiti-Patrimoine : Les richesses architecturales de Jérémie en péril

Dans la perspective de la construction de la route reliant Jérémie (sud-ouest) à la ville des Cayes (Sud), il est à prévoir
que le centre historique de Jérémie sera particulièrement affecté par les brusques changement sur le mode de vie des Jérémiens,que cette route amènera avec elle, selon le Bulletin de l’Ispan # 26, de juillet 2011.

Cette route est en chantier. Déjà, les terrassements terminés, Jérémie n’est plus qu’à trois heures des Cayes, contre
les pénibles six heures d’avant. Son achèvement est prévu pour janvier 2012.

Dans sa publication, l’IInstitut de sauvegarde du patrimoine national (Ispanl) attire l’attention sur les richesses architecturales de Jérémie, qui représente une « extraordinaire richesse culturelle d’Haïti ».

AlterPresse reprend quelques extraits du Bulletin de l’Ispan

Chef-lieu du département de la Grande-Anse, Jérémie
est placée au pied de la montagne des Castaches
(ou Cases-Tâches), un contrefort du puissant
massif de la Hotte qui culmine à 2 348 mètres
d’altitude en son sommet, le pic Macaya. Sa position
géographique, la rendant difficilement accessible par
terre lui a valu, dès sa création, d’être toujours isolée
du reste du pays. Jérémie a reçu sa part de migration
brutale des années 1990 venant des régions
agricoles environnantes et liée à la forte déstructuration
sociale et économique de son milieu rural. La
ville de Jérémie comptait, selon les estimations faites
en 2006, 34 788 habitants et la commune 122 149.
Au cours des dernières décennies, la ville s’est développée
à partir du tracé d’origine, de manière organique,
le long des voies de pénétration vers la campagne
environnante. Il s’est créé ainsi aux abords
du centre-ville historique quatre grandes zones
de concentration faites de quartiers populaires. Il
s’agit de Sainte-Hélène, Platon, Côte-de-Fer (Kòtfè)
et Makandal. L’absence de planification dans le
développement de ces zones crée des pressions
énormes sur le centre-ville historique, notamment
à la Basse-Ville autour du port.

Le centre historique

Les limites du centre historique de Jérémie sont
déterminées, en premier lieu, par le plan de 1750,
tracé par les Arpenteurs du roi de France, auquel il
convient d’inclure les deux blocs ajoutés plus tard
vers le nord, suivant la même trame réticulaire. Ainsi,
ce centre historique est délimité au Nord par la rue

Alexandre-Pétion, à l’Ouest par la rue Abbé-Huet
et sa prolongation la rue Source-Dommage, au Sud,
par la rue Destinville-Martineau et à l’Est, longeant
le rivage, la rue Sténio-Vincent (la Grand-Rue) et
sa prolongation, la rue Saint-Léger-Pierre-Louis. Il
mesure environ 23 hectares.

La plupart des constructions du centre historique
de Jérémie datent de la période allant de la seconde
moitié du XIXème siècle à la fin de la seconde
guerre mondiale. Il s’agit en majorité - environ
60% - de constructions à ossature en bois avec
un bardage de planches ou une maçonnerie entre
poteaux. Dans la plupart des cas, le bardage de
planches a été progressivement remplacé, en tout
ou en partie, par la tôle ondulée.

A cause de son isolement géographique et de la
faiblesse des activités économiques le centre historique
de Jérémie s’est trouvé relativement préservé,
alors même que de nombreux bâtiments
sont actuellement sous-utilisés et mal entretenus,
ou carrément tombent en désuétude.