P-au-P., 18 août 2011 [AlterPresse] --- Les membres des commissions anti-corruption, et intérieure et des collectivités territoriales de la chambre basse ont auditionné le 17 aout le ministre de l’Intérieur sortant, Paul Antoine Bien-Aimé, à propos de soupçons de corruption.
Cette rencontre fait suite au rapport récemment publié par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), qui dénonce l’engagement par le ministère en tant que consultants de 22 anciens parlementaires (48e législature), tous de la plate-forme Inité (Unité).
Cette rencontre a eu lieu dans le but de recueillir des informations directes de la part du ministre Bien-Aimé pointé du doigt, par le rnddh, dans l’affaire, selon des déclarations faites à la presse en marge de la rencontre par les députés Romual Smith et Nzounaya Bélange Jean Baptiste.
Smith est président de la commission des collectivités territoriales, et et Jean Baptiste sont respectivement dirige la commission anti-corruption.
Selon les deux parlementaires, cette rencontre a permis à la chambre des députés, ayant pour entre autres mission de contrôler l’exécutif, de faire lumière sur la véracité du rapport de l’organisme de défense des droits humains.
Nous attendons toutefois le résultat du rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) avant de tirer notre conclusion autour de cette rencontre, indique le député Romual Smith.
« Nous publierons bientôt notre rapport », promettent-ils.
Plusieurs points relatés dans le rapport du Rnddh ont été abordés avec le titulaire du ministère de l’Intérieur. Il en est de même de la question des 300 millions et 100 millions de gourdes décaissés par l’institution au profit des Conseils d’administration des sections communales (Casecs) et des maires du pays.
De son coté, le ministre Bien-Aimé indique que la rencontre avec les parlementaires a été pour lui une occasion d’apporter des précisions publiques sur le rapport du Rnddh.
« Je n’ai pas confirmé ou infirmé les dires du rapport du Rnddh. Je préfère attendre le résultat de l’enquête de l’Ulcc dans le cadre de cette affaire », répond brièvement Paul Antoine Bien-Aimé à des journalistes, à sa sortie du Parlement.
La semaine écoulée, le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince a entamé une audience préliminaire dans l’objectif de recueillir des informations quant à une présomption de trafic d’influence au ministère de l’Intérieur au profit de 22 députés de la précédente législature.
Paul Antoine Bien-Aîmé a également été entendu, le mercredi 10 août, par le commissaire du gouvernement, Sonel Jean-François.
Pendant plusieurs mois et dans un contexte de la campagne électorale de novembre 2010 et de mars 2011, chacun de ces anciens parlementaires émargeait au budget du ministère de l’Intérieur à raison de 100 mille gourdes le mois (US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes)
A part les 22 cas mentionnés par le Rnddh, le sénateur Youri Latortue indique que 60 cas d’anciens parlementaires ont été engagés dans différents ministères (à titre de “consultants”) au terme de leur mandat entre le deuxième semestre 2010 et le premier semestre 2011. [sfd gp apr 18/08/2011 09:40 ]