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Haiti-R. Dominicaine : Chacun voit midi de sa porte

Débat

Réponse à Jean Antiquaire

Par Rachelle Charlier Doucet *

Document soumis à AlterPresse en juillet 2011

Monsieur Antiquaire

Permettez-moi d’abord de vous remercier pour l’attention que vous avez accordée à mon article dont vous avez fait une critique constructive et stimulante, dans le journal en ligne AlterPresse du vendredi 22 juillet 2011. Je souhaiterais engager le dialogue avec vous sur certains points essentiels de votre article où vous rejetez ma proposition de désigner l’île par Hispaniola et proposez plutôt de la nommer Bohio.

Pourquoi le choix d’Hispaniola, qui selon vous, est surprenant, peu convaincant et même illogique ? Je le sais bien, ma position peut paraître déconcertante, et je m’attendais à me faire taper dessus, comme vous le faites d’ailleurs avec élégance ! Je voulais mesurer le pouvoir de ces noms dans notre imaginaire collectif. Je voulais choquer et provoquer des réactions passionnées, amener à des réflexions approfondies et éclairées sur la manière dont nous nous voyons et voyons nos voisins, et sur la manière dont nous nous projetons dans le monde. J’y suis parvenue, à lire -entre autres- votre réaction et celle de Mme Fombrun, et j’en suis très heureuse !

Ceci dit, permettez-moi, Monsieur Antiquaire, de clarifier certains points de mon précédent article que vous avez parfois mésinterprétés ! En premier lieu permettez-moi d’expliciter l’usage de l’expression « littérature scientifique anglo-saxonne ». Pour moi il s’agissait de dénoter une catégorie de chercheurs (ceux des sciences de la terre et des sciences sociales en particulier : géologues, géographes, archéologues, historiens, etc.) et non pas de recourir à un argument d’autorité en suggérant une connotation « d’auréole scientifique », par le simple fait d’appartenir à cette classe. Non, Monsieur Antiquaire, vous m’avez mal interprétée, et je ne crois pas usé d’argumentum ad verecundiam ! Peut-être, me direz-vous alors, ai-je péché en recourant à l’argument du plus grand nombre, argumentum ad populum, mue par le besoin d‘être pragmatique face à une tendance qui se dessine de plus en plus fortement en dehors de chez nous.

De manière plus fondamentale, je voudrais souligner que je maintiens, tout comme vous, « qu’il est hors de question de transiger sur notre pouvoir de nommer ». Je comprends parfaitement que pour vous, comme probablement pour beaucoup d’autres compatriotes, « retenir Hispaniola serait assimilable au paiement auto imposé d’un tribut supplémentaire à la colonisation. Se ta tankou bay prop tèt nou youn gòl ak men ». Je me suis aussi posée la question. Mais, pour moi, il n’y a pas de contradiction. Proposer Hispaniola, ce n’est pas renoncer au privilège de nommer. Ce n’est pas non plus approuver les colonialismes et néo-colonialismes de tous bords (qu’ils soient français, espagnol ou américain). C’est plutôt une tentative de réappropriation de la force évocatrice des mots pour redonner du sens à notre réalité nationale et insulaire. Suggérer un système d’interprétation plus large et plus inclusif de notre passé, pour gagner plus de prise et de pouvoir sur notre présent et notre futur [1].

La troisième clarification que je voudrais apporter concerne la base de mon argumentaire. Vous m’attribuez la prémisse, excellente à vos yeux, « qu’il faut rechercher un terrain d’entente axé sur l’héritage taino des deux républiques de l’île ». Au fait, j’ai apporté dans mon texte une nuance qui semble vous avoir échappée. Cette prémisse, c’est celle de certains intellectuels et artistes haïtiens, accompagnés dans leur démarche par des homologues dominicains. Si j’approuve sans réserve l’objectif de se rapprocher de notre voisin, je questionne l’hypothèse – posée presque en postulat- que l’unique manière de le faire serait de se tourner vers le passé taino. Nous avons en partage avec nos voisins dominicains (et ceux de toute la région), non seulement le passé pré-colombien- mais aussi l’expérience de la colonisation et de nos luttes de libération. Que cela nous plaise ou pas, ces expériences nous ont tous façonnés ; nous en somme sortis meurtris, certes, mais déterminés à proclamer et faire respecter notre dignité d’êtres humains, dans un nouveau cadre social, politique et économique. Bâtir des relations harmonieuses avec nos voisins sur la base de ces expériences et de ces valeurs-là me parait autrement plus solide, quoique moins romantique, que la célébration de notre passé taino.

Pour moi, Hispaniola, c’est le lieu où le monde a basculé. Hispaniola, c’est notre île cristallisée dans l’espace et le temps, c’est le moment du virage fatidique, c’est à la fois le passé et l’avenir. C’est Colomb, son rêve et son exaltation, et l’admiration qu’il dit ressentir pour ces terres nouvelles et surtout cette incomparable Española, « qui surpasse en beauté et en douceur les plus beaux coins de Castille et de Cordoue ». Ce n’est pas seulement l’Hispaniola de Nicolas Ovando, de Bobadilla et de la cohorte de conquistadores sans foi ni loi qui ont causé tant de souffrances dans cette région du monde. C’est aussi l’Hispaniola de Las Casas et d’Anacaona, et c’est aussi l’Hispaniola de la résistance indienne, l’Hispaniola de Hatuey, de Caonabo, de Enriquillo … Si tant est vrai qu’Ayiti, Quisqueya ou Bohio a été transformée à tout jamais, et a perdu son « innocence originelle » ( ?) quand la Croix et la Bannière sont arrivées sur cette île...

Et c’est aussi l’Hispaniola des premiers esclaves Africains. Hispaniola, c’est le creuset où se forgea dès le 16 siècle, le socle de notre identité créole. Notre vraie originalité par rapport aux autres voisins, c’est cette identité à trois composantes. Les preuves archéologiques sont là pour rappeler à ceux qui voudraient l’oublier, que nous avons une identité multiple et dynamique. Des fouilles malheureusement interrompues en 1986, à Puerto Real, non loin du Cap-Haitien, ont révélé qu’Espagnols, Indiens et Africains y ont vécu de 1503 à 1578 [2], et qu’il en a résulté des relations sociales et des créations matérielles et spirituelles qui mettent en évidence ce qu’il est convenu d’appeler le processus de la « créolisation ». Il me semble plus rentable, ne serait-ce que sur le plan touristique, de vendre l’île sous le label Hispaniola, la Belle Créole – que sous le label taino, unidimensionnel. Mais évidemment, il s’agit de perspective toute personnelle. Car il va des symboles comme des œuvres d’art. Leur force évocatrice, celle qui fait vibrer les cordes sensibles, varie d’un individu à l’autre.

En effet, je dois vous l’avouer, M. Antiquaire, ma proposition, par delà les arguments idéologiques et pragmatiques, est aussi liée à une faiblesse sentimentale. Je me suis laissée séduire par Christophe Colomb lui-même ! Eh oui, l’Amiral de la Mer Océane a su me faire rêver par l’image idyllique qu’il nous renvoie de notre île. A travers les yeux de Colomb, qui se dit « envoûté par tant de beauté », je me suis réappropriée mon île quand était belle, verte, un pur joyau, une merveille. « Après avoir sillonné pendant 23 ans le monde connu d’alors, le Ponant, le Levant et le Septentrion », affirme Colomb avec autorité, « La Espanola est la plus belle chose qu’il m’ait été donnée de voir ». Española-Hispaniola, c’est aussi cette émotion forte quand nous entendons l’Amiral conclure qu’il a enfin trouvé en notre île, le Paradis sur Terre. (Voir ci-dessous)

Voila un découpage très sélectif et bien sentimental de notre histoire, je vous le concède. Mais, avant de me condamner, comme moi, fermez les yeux, retournez 520 ans en arrière, et projetez vers le futur, une île reverdie, au climat enchanteur. Une île où l’homo haitianus, et l’homo dominicanus, réconciliés avec eux-mêmes et avec leur environnement, auront atteint l’équilibre écologique entre les plaines et piémonts irrigués et cultivés, et les sommets couverts de forêts et de végétation variée. Comme était notre île au moment du « contact », comme elle peut le redevenir, demain. C’est cela aussi, le symbolisme d’Hispaniola.

Quant à vos arguments sur Bohio, j’en accepte certains de bonne grâce, d’autant que j’y avais moi-même réfléchi. Mais, il faudrait d’abord que soit prouvé sans l’ombre d’un doute que le vocable était réellement utilisé pour désigner l’île entière. Comme vous le dites si bien, nous avons des droits inaliénables sur Bohio ; et puisqu’il est question de nommer durablement l’ensemble », sur le plan symbolique, Bohio qui n’a pas été revendiqué officiellement par les deux pays pourrait sembler un accommodement plus raisonnable qu’Hispaniola. Oui, mais seulement si l’on accepte le postulat que le passé taino est le plus susceptible de nous unir aux Dominicains. Or, il y à d’autres moments beaucoup plus fondateurs et solidaires pour nos deux nations. Par ailleurs, sur le plan pratique, je prévois des difficultés internes et externes … cela risquerait d’être un très long processus, au résultat incertain.

Au bout du compte, la question essentielle demeure : s’agit-il, pour définir notre identité de peuple, de nous draper dans une posture d’éternelles victimes ou d’éternels guerriers –les deux défiant le monde entier- ou faut-il imaginer une troisième voie, celle de nous réapproprier la totalité de notre héritage et tenter de transcender ce passé douloureux ? La réponse est complexe et sensible, elle déterminera notre insertion dans le monde et nos rapports avec notre voisin. Ces débats, comme vous l’avez bien compris, touchent à des postures identitaires essentielles dont les incidences sur notre présent et notre futur de peuple ne sont pas à minimiser. Et c’est là tout le défi de la démarche.

Et pour conclure, afin de me faire pardonner ce semblant de crime de « lèse-passé taino », je suis prête à conduire les rituels expiatoires que vous me proposez. J’espère que vous viendrez plaider ma cause face aux caciques courroucés que j’ai imprudemment « fait tressaillir dans leurs tombes. » Oui, venez chanter avec moi les plus beaux areytos sous la houlette de la grande Anacaona, et offrir humblement des sacrifices à nos zemis. Peut-être que les âmes apaisées de nos premiers ancêtres nous confieraient alors qu’ils ont lu le fond du cœur de l’Amiral et qu’ils lui ont pardonné d’avoir été celui par qui le génocide est arrivé. Qui sait… Victimes et bourreaux enfin réconciliés dans l’au-delà, sont peut-être en train de déguster ensemble des abricots et de fumer le calumet de la paix, tandis que nous, habitants de cette terre écartelée, nous nous débattons toujours avec la gageure d’harmoniser les contradictions du passé et de transcender les drames de notre héritage historique.

………………………

N.B. Je propose à la délectation de nos lecteurs quelques extraits du Journal de Bord de Christophe [texte intégral annoté par Las Casas]. Je suggère au Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle d’Haïti et aux professeurs d’histoire, que ces pages de Colomb deviennent une lecture obligatoire pour les écoliers et étudiants haïtiens. L’image de notre île il y a 520 ans pourrait peut-être nous stimuler à travailler pour en faire à nouveau la nature riante et le paradis terrestre décrit par Colomb. Une lecture critique de son Journal nous aiderait aussi à déconstruire les stéréotypes que nous véhiculons inconsciemment sur les premiers habitants de notre coin de terre … et par ricochet, sur nous-mêmes.

CITATIONS A PARTIR DU JOURNAL DE BORD DE CHRISTOPHE COLOMB
1492-1493
Annoté par Fray Bartolomé de Las Casas
Editions La Découverte, Paris : 1989.

Mercredi 5 décembre 1492 : Description de La Espanola [traduit Hispaniola par Las Casas]
« C’était une île très grande et très peuplée, sur laquelle, déjà, dit-il, il tenait des informations des Indiens qui l’appelaient Bohio . p. 128

Jeudi 6 décembre 1492 : Mole St-Nicolas : p. 132 :
« A l’heure des vêpres, il entra dans le dit port et le nomma port de Saint-Nicolas , en l’honneur de ce Saint dont c’était la fête. En pénétrant dans ce port, il s’émerveilla de sa beauté et de son excellence. Et quoiqu’il ait beaucoup loué les ports de Cuba, il dit que sans nul doute celui-ci ne leur cède en rien, que bien plutôt il les surpasse et qu’aucun ne lui est comparable.” P. 132

Vendredi 7 décembre 1492 : Baie des Moustiques : [port de Conception] :
« il décida d’entrer dans le port qu’il appela Port de Conception. Il aborda dans un fleuve pas très grand, qui est au fond du port et qui coule à travers des plaines et campagnes dont ils étaient émerveillés de la beauté » p. 136

Dimanche 9 décembre 1492 :
« Au fond de ce port sont deux embouchures de fleuves qui charrient peu d’eau. Au-delà, il y a quelques plaines les plus belles du monde, assez semblables aux terres de Castille, mais qu’elles surpassent encore. Pour cela, il donna à ladite île le nom d’île Hispaniola. » p. 137

Mardi 11 décembre 1492 :
L’Amiral dit qu’il voulait passer entre ces deux îles (La Tortue et Hispaniola) pour bien voir l’Hispaniola qui est la plus belle chose du monde” p.138
En toute la Castille, il n’est point de terre qui puisse se comparer à celle-ci pour la beauté et la qualité. Toute cette île et celle de la Tortue sont entièrement travaillées comme l’est la campagne de Cordoue”. P. 147

Jeudi 13 décembre 1492 : Comparaison La Espanola et Castille :
« De la beauté des terres qu’ils avaient vues, ils dirent aussi que les plus belles et les meilleures de Castille ne pouvaient se comparer à celles-ci (…)
[Entre ces terres] et la campagne de Cordoue, la différence était aussi grande qu’entre le jour et la nuit” p. 143

Jeudi 13 décembre 1492
Fleuve des Trois Rivières et baie de Port de Paix
 :
“Ils disaient qu’au milieu de la vallée coulait un fleuve si grand et si large qu’il pouvait irriguer toutes les terres. Tous les arbres étaient verts, chargés de fruits et les plantes toutes fleuries et très hautes. Les chemins étaient larges et bons, l’air comme en avril en Castille. Le rossignol et d’autres oiselets chantaient comme en ledit mois en Espagne et les envoyés disaient que c’était la plus grande douceur du monde.” P. 143

Samedi 15 décembre 1492 : Commentaires de Colomb : p. 145 (] :
« dit que jamais il n’avait vu chose plus belle que cette vallée par le milieu de laquelle coule le fleuve ».
(…) “Il donne à cette vallée le nom de Vallée du Paradis et au fleuve le nom de Guadalquivir, parce que c’est dit-il, un fleuve aussi grand que le Guadalquivir à Cordoue, que ses rives sont des plages de pierres très belles et qu’il est partout navigable” p. 145

Dimanche 16 déc. 1492
Description de la Végétation de la Vallée du Paradis (Vallée des Trois-Rivières) :
“Les arbres étaient là si puissants que leurs feuilles cessaient d’être vertes et devenaient noirâtres à force de verdir. C’était une chose merveilleuse de voir ces vallées, ces fleuves aux bonnes eaux, ces terres à pain et a pâturages pour bestiaux de toutes espèces dont ils ne possèdent aucune, propres à faire des potagers et toutes les choses du monde que l’homme sache demander.” p. 148

Dimanche 16 déc. 1492 : Conclusions de Colomb dans sa lettre aux Rois d’Espagne :
“Que vos Altesses veuillent croire que ce grand nombre de terres sont si bonnes et si fertiles, spécialement celles de cette île d’Hispaniola, qu’il n’est personne qui le sache dire et personne qui ne puisse le croire s’il ne le voit” p. 148 []

“J’ai couru vingt-trois ans la mer, sans la quitter un temps qui vaille d’être compté ; j’ai vu tout le Levant et le Ponant où j’ai navigué pour aller au Septentrion où est l’Angleterre ; j’ai parcouru la Guinée ; mais en toutes ces contrées ne se trouvera la perfection des ports…toujours trouvé [ici] l’un […] meilleur que l’autre »

Vendredi 21 décembre 1492 : toujours description de la côte nord d’Haïti :
“Dans toute cette contrée, il y a des montagnes si immenses qu’elles paraissent atteindre au ciel et que celle de l’île de Ténériffe ne semble rien en comparaison, tant pour la hauteur que pour la beauté. Et toutes sont si couvertes de vertes forêts que c’en est merveille . Entre elles, il y a de très gracieuses plaines »… p. 161.

“Tout cela est si riant, dit l’Amiral, qu’il ne croit pas le majorer de la millième partie” p. 186

Beauté et bonté des Indiens :
« Quant à la beauté, les Chrétiens disaient qu’il n’y avait pas de comparaison possible, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, et qu’ils sont plus blancs que ceux des autres îles ». p.143

« Ces gens sont de si grand cœur qu’ils donnent de la meilleure volonté du monde ce qu’on leur demande et qu’il semble qu’on leur accorde une faveur en leur demandant ». p.162

Lundi 24 décembre 1492 : Comparaison Haïti et Cuba :
« J’ai parle au superlatif des gens et de la terre de la Juana qu’ils appellent Cuba, mais il y a autant de différence de ces gens et de cette terre avec celle-ci [La Espanola] qu’entre le jour et la nuit. Je ne crois pas qu’aucun autre qui aurait vu cette île ait pu faire ou dire moins que moi. Et je répète qu’il est vrai que c’est une merveille que les choses d’ici et les peuples nombreux de cette île d’Hispaniola comme je l’ai nommée et qu’ils appellent Bohio. P. 167

Mercredi 9 janvier 1493 : Côte nord-est de l’ile : baie de Samana
“tant que c’est chose merveilleuse d’admirer leur beauté” p. 191 :

Mots de Colomb pour décrire Hispaniola : extase et ravissement
« Beauté, merveille, vert, riant, hautes et superbes montagnes, monts ondulés, plateaux travaillés, gracieuses plaines, campagne riante et travaillée, piémont cultivé, fleuve navigable, ports abrités et sûrs, fleuves abondants, sources jaillissantes, belles campagnes élevées et planes, toutes cultivées et verdoyantes, arrosées de nombreuses rivières pleines, air pur, chants des oiseaux et oiselets, climat doux, bref, “la plus belle chose du monde”.

Colomb a trouvé le Paradis sur terre :
Commentaires de Las Casas p. 225
« Aussi en concluant, l’Amiral dit que les saints théologiens et les savants philosophes disent justement que le paradis terrestre est à la fin de l’Orient , car c’est là une contrée tempérée à l’extrême. Et ces terres que maintenant il venait de découvrir sont, dit-il la fin de l’Orient  ».

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* L’auteure est anthropologue, spécialiste en anthropologie linguistique et en études caribéennes et latino-américaines. Elle fait partie de groupes de citoyens qui, en Haïti et en République Dominicaine, travaillent à l’amélioration des rapports entre les deux peuples.

Elle est membre du Laboratoire des relations haïtiano-dominicaines (Larehdo).

Le point de vue exprimé ici est strictement personnel et ne reflète pas nécessairement celui de cette organisation.

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[1Un peu comme le font les féministes en se réappropriant des termes comme « fanm », par exemple, pour en changer petit à petit les connotations négatives. Je vous le concède, il s’agit non plus de logique pure, mais aussi de cœur.

[2Smith, Greg C. : Indians and Africans at Puerto Real : The Ceramic Evidence, pp. 335-374. In K. Deagan (ed.) Puerto Real : The Archaeology of a Sixteenth-Century Spanish Town in Hispaniola University Press of Florida Gainesville, 1995.