P-au-P, 1er août 2011 [AlterPresse] --- Environ une vingtaine de personnes, sinistrées du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et réfugiées depuis sur un terrain privé dénommé “camp Django” à Delmas 17, ont tenu un sit-in sur la route de Delmas (nord-est de la capitale) dans la matinée du 1er août 2011 pour dénoncer les expulsions forcées dans les camps, notamment les menaces de délocalisation forcée qui ne cessent de peser sur les occupants du camp.
« Je n’ai nulle part où aller. C’est la raison de ma présence ici ce matin », déclare à l’agence en ligne AlterPresse Ermilia Dorisca, une mère de 5 enfants qui vit dans le camp de fortune « Django ».
Rappelant les promesses (durant la campagne électorale) de construction de milliers de maisons au profit des personnes sinistrées encore sous les tentes, les manifestantes et manifestants réclament des logements décents, tout en critiquant la gestion du président Michel Joseph Martelly qui, à leurs yeux, n’a rien fait, malgré l’absence d’un nouveau gouvernement, pour faire cesser les expulsions forcées de personnes déplacées.
« Nous sommes prêts à laisser le terrains privé, où nous nous sommes réfugiés. Mais l’État haïtien doit nous fournir des moyens adéquats pour pouvoir nous relocaliser dans de meilleures conditions », affirme Olken Jean-Baptiste, du camp “Django”.
Les protestataires du 1er août ont reçu le soutien d’autres personnes déplacées, dont de camps de Delmas 18, qui demandent un recensement sérieux dans différents camps de fortune avant toute procédure de délocalisation.
Darline Clersaint, une autre personne déplacée, a profité du sit-in pour exiger justice après les mauvais traitements subis par plusieurs locataires du camp “Django” au cours d’une intervention musclée, le mercredi 27 juillet 2011, de policiers nationaux dans le but de mettre fin à une manifestation de ces personnes déplacées après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
9 locataires du camp de Delmas 17, dont une mineure de 12 ans, ont été blessées à l’occasion, selon les témoignages recueillis sur place par AlterPresse.
Aujourd’hui, les occupants du “camp Django”, évalués à 161 familles, sont sur le qui-vive face au renouvellement de menaces d’expulsions forcées imminentes. [rh rc apr 1er /08/ 2011 10:00]