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Haiti : Amnesty International se solidarise avec les déplacés expulsés de force des camps de fortune

Extrait d’un appel d’Amnesty International en date du 26 juillet 2011

Repris par AlterPresse

Plusieurs familles expulsées d ’un camp de fortune à Port-au-Prince, en Haïti, ont été réinstallées dans de nouveaux abris, qui sont loin de remplir les conditions minimales en termes d ’ installations sanitaires et de sécurité.

Le 14 juillet, plus de 500 familles ont été expulsées d’un camp de fortune situé aux abords du stade Sylvio Cator, dans le centre de la capitale Port-au-Prince. Une centaine de ces familles ont été réinstallées sur un nouveau site qui ne remplit pas les conditions minimales en termes d’installations sanitaires et de sécurité.

Cent trois familles ont été réinstallées sur une petite zone de marais dans le quartier du Bicentenaire. Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau courante ni de véritables abris, et seulement quelques toilettes. Ces familles ont tenté de reconstruire des abris avec les matériaux dont elles disposaient ou qu’elles ont dû acheter. Chaque famille s’est vu attribuer à titre de compensation 10 000 gourdes haïtiennes (170 euros), mais certaines n’ont pas encore reçu cet argent. Une femme expulsée a expliqué à une ONG locale qu’elle avait déjà dépensé la majeure partie de cette somme pour payer le transport de ses biens et la construction d’un nouvel abri de fortune. Les autorités municipales n’ont fourni aucune aide pour le transport ou l’achat de nouveaux matériaux de construction. En outre, 39 autres familles expulsées qui se sont établies dans ce camp parce qu’elles n’ont nulle part où aller ont été menacées d’expulsion.

Le 22 juillet, une dizaine de toilettes portatives ont été installées aux abords du camp. Pour s’y rendre, les familles doivent traverser une route très passante, ce qui est très dangereux pour les jeunes enfants et expose les femmes et les jeunes files aux agressions sexuelles, particulièrement une fois la nuit tombée puisqu’il n’y a pas d’électricité. Nous sommes vivement préoccupés par la sécurité de ces familles, car le site n’est pas clôturé et ne dispose d’aucun éclairage nocturne. Des violences sexuelles et des vols sont fréquemment signalés dans les camps de Port-au-Prince.

On ignore où sont parties les 400 familles qui n’ont pas pu être accueillies sur ce site. Elles comptent parmi les centaines de milliers de personnes qui se sont retrouvées sans domicile à la suite du tremblement de terre de 2010 et qui n’avaient pas d’autre choix que de se fabriquer un abri là où elles le pouvaient.

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