P-au-P., 20 juil. 2011 [AlterPresse] --- Les 16 sénateurs ayant paraphé, le 8 juillet en cours, une pétition pour demander au président Michel Martelly de désigner un autre premier ministre à la place de Bernard Gousse, ont durci le ton à moins d’un jour du dépôt des pièces de celui-ci au bureau du Sénat.
« Il n’est pas question pour le groupe des seize de changer d’avis. Nous demeurons fidèle à notre position jusqu’à la séance de ratification. Les seize signataires de la pétition vont tous voter contre Bernard Gousse », déclare à des journalistes, le sénateur Jean-Baptiste Bien Aimé.
« Il n’y a eu aucune défection au sein du groupe des seize », signale, de son coté, le sénateur Dera Simon Dieusseul, alors que la perspective d’une rencontre entre le groupe et le président Martelly a été à la base de persistantes rumeurs.
« Nous sommes tous déterminés et motivés à donner un vote défavorable à Bernard Gousse. Nous n’allons pas faire marche arrière », insiste Dieusseul.
Selon les deux sénateurs, le président Martelly, autant qu’il le désire, peut gagner du temps tout en maintenant son choix en la personne de Bernard Gousse comme premier ministre. « Mais, disent-ils, l’affaire Gousse est une page déjà tournée. »
Par ailleurs, le sénateur Jean-Baptiste Bien Aimé dénonce des menaces de mort qui seraient proférées par des proches du président Michel Martelly à l’encontre de plusieurs membres du groupe des 16 sénateurs pour les forcer à revenir sur leur décision.
A propos d’une éventuelle rencontre avec Martelly, le sénateur Kelly C. Bastien, un des 16 signataires de la pétition, fait savoir qu’il ne devrait pas être question pour le chef de l’État de « convaincre les seize sénateurs à revenir sur leur position ».
« Au contraire cette rencontre sera l’occasion de définir un cadre globale de gouvernabilité pour le pays », prévient Kelly Bastien.
Parallèlement, une minorité de sénateurs se disent disposer à voter en faveur de la ratification de Gousse et souhaitent que Martelly et les sénateurs du Groupe des 16 parviennent à une entente qui favorise le déblocage de la situation.
Jointe au téléphone, la sénatrice Edmonde Beauzile promet de voter favorablement pour Bernard Gousse si ses pièces sont conformes aux prescrits de la Constitution.
« Si les pièces du premier ministre désigné sont correctes je lui donnerai mon vote. Je tiendrai compte notamment des normes constitutionnelles car la loi mère du pays dit clairement ce qu’il faut faire », déclare Edmonde Beauzile.
Pour elle, le pays doit être doté d’un nouveau gouvernement. « Nous ne devons pas laisser la nation à la dérive. Tout le monde doit assumer ses responsabilités… afin de sortir le pays de l’impasse difficile où il se trouve », ajoute Beauzile.
Le premier ministre désigné, Bernard Gousse, qui était attendu, le jeudi 14 juillet, pour déposer son dossier devant les responsables législatifs, ne s’était présenté au bureau du président du Sénat, Jean Rodolphe Joazile, que pour demander un délai supplémentaire de huit jours pour réunir son dossier. [sfd gp apr 20/07/2011 13:00 ]