Correspondance - Ancion Pierre-Paul
Jacmel, 20 juil. 2011 [AlterPresse] --- Un prisonnier atteint de cholera au pénitencier de Jacmel s’est échappé de l’Unité de Traitement de Cholera (UTC) où il était admis pour recevoir des soins, apprend AlterPresse.
Le détenu a accompli son forfait dans la nuit du 17 au 18 juillet, par une ouverture réalisée en déchirant la toile de la tente de l’UTC, rapporte le responsable de programme du Réseau Sud-Est de Défense de Droits Humains (RESEDH), Jétho Pierre-Paul.
Quarante cinq prisonniers du pénitencier de Jacmel ont attrapé le cholera, selon le directeur médical de l’hôpital St Michel de Jacmel, le docteur Luc Antoine.
Jétho Pierre Paul, qui confirme ce chiffre, indique que quatre seulement parmi ces détenus ont été admis à l’Unité de traitement de Choléra (UTC) de St Michel. Les autres sont traités dans la cour du pénitencier.
Le responsable du RESEDH se montre acide envers la direction départementale de la Santé publique, qui selon lui, n’a pas pensé à doter la prison civile de Jacmel d’une structure pouvant protéger les détenus du choléra.
En novembre 2010, on apprenait qu’une vingtaine de prisonniers avaient succombé à l’épidémie de choléra qui affecte Haïti depuis octobre de l’année dernière. La police indiquait que le manque de conditions d’assainissement et le surpeuplement des prisons rendent difficile la tache des policiers en vue de faire face à la progression de la maladie.
Selon Jétho Pierre-Paul, cette prison a été construite pour héberger entre cent à cent vingt détenus alors qu’elle héberge environ trois cent quarante prisonniers actuellement.
Le défenseur des droits humains souligne que la structure même de la prison de Jacmel, fait de celle-ci une école de banditisme.
En ce qui concerne le Pénitencier national, qui compte 1.500 prisonniers soit 30 à 60 par cellule, il représente "un danger" pour les personnes incarcérées, les agents de la police affectés à la prison et le personnel administratif, soulignait la police.
Les conditions de détention effroyables dans les prisons en Haïti soulèvent de temps à autres des cris d’alarme. En octobre 2009, la Direction de l’Administration Pénitentiaire disposait de 7 médecins pour 8 mille 898 détenus, soit un médecin pour un peu plus de 1000 détenus, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains. [ppa kft gp apr 20/07/2011 11:00]