P-au-P., 11 juil. 2011 [AlterPresse] --- La coordonnatrice de la Solidarité des
Femmes Haïtiennes (Sofa) dans la 5e section communale de Marchand Dessalines
(Artibonite / Nord), Eliane Datilus, appelle à une intervention urgente du pouvoir
central au niveau de cette localité en vue de la réduction du taux élevé des cas
de choléra.
On recense plus de cent cas par jour dans la localité, indique cette
militante pour la défense des droits des femmes.
Plusieurs régions du pays en proie à des conditions sanitaires précaires, sont
fortement touchées par l’épidémie de choléra, et voient les cas augmenter de
plus en plus ces derniers mois.
Une grande partie de la Chaine des Cahos, dans le département de l’Artibonite
offre cet exemple d’une progression alarmante de l’épidémie de choléra à la
faveur de structures sanitaires inadéquates.
« L’État est totalement absent dans la zone de Chenot qui, quasiment
livrée à elle-même, ne dispose d’aucune structure ni d’infrastructure en bon
état. Faute de moyens nécessaires, la situation des malades du choléra se
complique constamment », témoigne Eliane Datilus,
Les résidents de Chenot doivent marcher durant 8 heures avant de trouver un
centre de santé, mal équipé et dépourvu de matériels, déplore-t-elle.
Selon Eliane, l’accès difficile à l’hôpital, dû au manque d’infrastructures
routières reliant toutes les zones de la Chaine des Cahos, complique beaucoup
plus la situation des personnes touchées par l’épidémie dans cette
zone.
« Plusieurs quartiers de la Chaine des Cahos manquent encore cruellement
d’infrastructures de base. Ces manques sont constitués, entre autres, par
l’absence de structures d’adduction d’eau potable, mais surtout celle de santé, et
cela a de graves conséquences sur la vie de la population », regrette Eliane
Datilus.
Des citoyens de la région se montrent particulièrement inquiets eux aussi face à
la montée de l’épidémie de choléra dans plusieurs communes de la Chaine des
Cahos.
Pour Nicolas, originaire de Chenot, les responsables locaux doivent
redoubler d’efforts, notamment pour améliorer les conditions de vie de
la population de cette région.
Depuis son apparition en Haïti en octobre 2010, l’épidémie du choléra, qui a connu au
moins deux pics, a déjà fait environ 5 mille 500 morts parmi plus de 300 mille
personnes infectées.
Une dernière étude scientifique identifie la Mission des Nations Unies pour la
Stabilisation d’Haïti (Minustah) comme responsable de l’introduction du choléra dans le pays, à partir de matières fécales jetées dans le fleuve de l’Artibonite qui traverse les régions de l’Est et du Nord d’Haïti. [sfd kft gp apr 11/07/2011
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