Español English French Kwéyol

Haiti-Choléra : La Minustah continue de nier être à l’origine de l’épidémie, malgré de nouvelles preuves

P-au-P, 1e juillet 2011[AlterPresse] --- Sylvie Van Den Wildenberg, la porte parole de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haiti(Minustah) rejette à nouveau toute implication des casques bleus de l’Onu, dans l’apparition de l’épidémie en Haiti, en dépit de nouvelles preuves apportées par des scientifiques nord-américains.

« L’épidémie de choléra en Haïti a été causée par une convergence de circonstances » et « on ne saurait (l’)imputer à l’action d’un individu ou d’un groupe d’individus », déclare Sylvie Wildenberg, au cours de la conférence hebdomadaire de la Mission le 30 juin.

« … Aucune des études qui avaient été réalisées n’avaient pu établir un lien scientifique entre la base des casques bleus et l’explosion de l’épidémie de choléra en Haïti (…) », ajoute t-elle

Pourtant les résultats d’une recherche menée par des scientifiques nord-américains et l’épidémiologiste français Renaud Piarroux, ont démontré un « lien direct » entre la propagation de l’épidémie et un contingent de soldats onusiens natifs du Népal qui ont contaminé un fleuve à cause des mesures sanitaires inappropriées sur leur base à l’Est d’Haiti (Lieu des premières manifestations du choléra).

Les conclusions de cette étude sont publiées dans le volume 17 de la revue « Emerging Infectious Disease - Émergence de Maladies Infectieuses - » du mois de juillet 2011. C’est une publication des Centres de contrôle et de prévention des maladies (Cdc) des États-Unis.

Par ailleurs, en début de semaine, plusieurs organisations sociales haïtiennes, telles, la Plate-forme haitienne de plaidoyer pour un développement alternatif ( Papda) et la Solidarité des femmes haïtiennes ( Sofa) ont réclamé justice et réparation pour les familles affectées par l’épidémie.

Elles appellent la Minustah à verser au peuple haïtien, 25 à 30% de la somme de 853 millions de dollars américains, budget annuel de son fonctionnement, en guise de dédommagement.

À cela, Wildenberg répond qu’ « il est légitime que les familles des victimes, les victimes qui ont été touchées par le choléra essayent de trouver quelqu’un qui puisse compenser les dommages qui leur ont été infligés par la terrible souffrance que cette épidémie leur a infligée ».

En outre, elle préfère se remettre à la conclusion de l’enquête des experts engagés par l’Onu, laquelle (publiée au début du mois de mai 2011) laisse un flou sur la cause et l’origine du vibrio cholérae.

À date, le choléra a fait plus de 5 500 morts et a touché plus de 300 000 personnes à travers le pays. [rh gp apr 1/07/2011 11 :40]