Español English French Kwéyol

Marche du 2 février : les autorités encaissent

P-au-P., 2 fév. 04, [AlterPresse] --- Le gouvernement n’a émis aucun avis suite à la marche anti-gouvernementale de plusieurs dizaines de milliers de personnes le 1er février à Port-au-Prince, ignorant un communiqué de la police le 27 janvier pour interdire toute manifestation en dehors de la place d’Italie (bord de mer).

Aucune réaction n’a non plus été enregistrée du coté de la police qui a accompagné la marche ayant duré environ 4 heures, sans incident, tan disque les partisans violents du gouvernement se sont faits très discrets.

Les agents du Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO) avaient abandonné leurs masques à gaz et leurs cagoules. Certains d’entre eux arboraient même un sourire. Les policiers avaient cependant interdit aux manifestants certaines zones réputées dangereuses telles les zones de la télévision d’état et le palais national.

L’ancien maire de Port-au-Prince, Evans Paul, l’un des dirigeants de la Plate-forme Démocratique, qui avait convoqué la manifestation baptisée « marches des braves », avait fait savoir le mouvement était l’occasion pour l’opposition politique de défier le communiqué de la police.

Le refus de l’occupation étrangère, de toute négociation avec le pouvoir lavalas et la démission de Jean Bertrand Aristide ont été les principales revendications de la marche du 1er février. Sur les pancartes, on a pu remarquer de nouveaux slogans, notamment des mises en garde au Marché Commun de la Caraibe (CARICOM), très présent aujourd’hui dans la crise haïtienne.

Cependant cette marche a remporté la palme en termes d’obscénités proférées par des manifestants notamment à l’endroit de l’épouse du chef de l’Etat, Mildred Trouillot.

Les dirigeants de la Plate-forme démocratique, Evans Paul et André Apaid, ont regretté que des manifestants se soient pris à la personne de l’épouse d’Aristide, insistant sur le fait que la lutte est avant tout politique.

Les organisations féministes ont désapprouvé « l’utilisation du corps de la femme » dans le cadre de la contestation du régime en place. L’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) a condamné le fait que certains aient diffusé jusqu’à 2 minutes de slogans orduriers.

La plupart des slogans ronflants étaient inspirées d’expressions choquantes utilisées, quelques jours auparavant, par Jonas Petit, responsable du parti gouvernemental Fanmi Lavalas, pour stigmatiser l’attitude des manifestants a l’égard du couple présidentiel. [rv gp apr 03/02/2004 11:20]