Español English French Kwéyol

Haïti-18 mai 2011 : L’université d’État dépourvue de moyens financiers pour célébrer la fête du drapeau

L’Ueh dénonce la présence de forces étrangères dans le pays

P-au-P, 18 mai 2011 [AlterPresse] --- L’université d’État d’Haïti (Ueh) fait face actuellement à une carence de ressources financières, qui ne lui permet pas d’organiser des festivités à l’occasion de la fête du drapeau et de l’université ce mercredi 18 mai 2011.

« En terme de célébration, nous n’avons pas les moyens. Dans notre compte de trésor public, nous sommes vraiment à zéro : c’est une situation catastrophique », déplore le recteur Vernet Henry à AlterPresse au cours d’un entretien téléphonique.

L’absence de subvention, en cette année (2011), figurerait parmi les facteurs à la base de cette situation, laquelle découle également du manque d’expérience de jeunes comptables, qui, intégrés dans l’administration publique haïtienne, sont encore peu rodés pour donner suite, dans le meilleur délai, aux différentes réquisitions devant favoriser l’exécution de travaux divers.

« Il nous faut un minimum, si on veut vraiment faire une petite célébration pour les étudiants », déclare l’ingénieur-agronome Henry.

Cependant, le recteur de l’Ueh voit tout de même dans la célébration du 18 mai 2011 un moyen pour l’enseignement supérieur de signifier son refus de la présence de forces militaires étrangères sur le territoire national.

« L’université ne saurait accepter l’occupation étrangère du pays, nous subissons cette présence étrangère des forces militaires dans le pays », s’indigne le rectorat de l’Ueh, en faisant référence à la mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah).

Quant à la présence des autres étrangers, l’Ueh l’estime nécessaire sur le point de vue humanitaire, même quand les activités « de certains doivent être mises en doute ». Car, « des dépenses n’ont pas été faites pour Haïti, mais à propos d’Haïti », critique Henry.

En ce qui concerne le futur de l’éducation en Haïti, au regard des promesses du nouveau chef d’État haïtien, Joseph Michel Martelly, le rectorat de l’Ueh « demeure très serein ».

Le « système, globalement, n’a pas (réellement) changé et les gros leviers économiques du pays sont restés les mêmes », relève Vernet Henry, soulignant que les pouvoirs économiques ont toujours raison des pouvoirs politiques.

Tout en affirmant croire en la bonne foi du président du 20 mars de les tenir (les promesses sans cesse renouvelées d’’éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants en Haïti) le rectorat de l’Ueh souhaite que l’on puisse « permettre à ce pays (Haïti) de se reprendre en main ». [rh rc apr 18/05/2011 2:05]