P-au-P, 12 Mai 2011 [AlterPresse] --- L’histoire retiendra René Préval comme « l’un des grands présidents d’Haïti », déclare le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Edmond Mulet, lors de sa dernière conférence de presse.
Edmond Mulet, en fin de mandat, doit quitter le pays dans quelques jours, après une mission de 16 mois en tant que chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
« Pour la première fois de leur histoire les haïtiens ont pu vivre à l’abri de la répression politique. Les milices, tels que les « chimères » et les « tontons macoutes » ont disparu. Les citoyens ont pu s’associer, discuter, critiquer le gouvernement et les agissements du gouvernement sans peur de représailles », souligne-t-il en tirant le bilan des 5 ans de la présidence de René Préval.
Mulet relève une « importante contribution » du président sortant à la politique en Haïti et rappelle que « Préval est et restera dans l’histoire le premier président d’Haïti à avoir conclu deux mandats démocratiques dans la paix sociale ».
Respect des droits de l’homme, dépolarisation de la politique, régulation du secteur des télécommunications, sont au nombre de ses efforts ou succès, selon Mulet. Préval lègue également « un cadre macro économique stable à son successeur », Michel Martelly, ajoute t-il.
Mais pour le représentant de Ban Ki Moon dans le pays, Martelly tout comme les nouveaux élus au niveau législatif auront de nombreux défis à relever et devront pour cela mettre le cap sur l’Etat de droit.
« Il est (…) capital que le gouvernement, le parlement et la société civile, en partenariat avec la communauté internationale, travaillent ensemble à l’enracinement de l’Etat de droit. Je me réjouis du fait que le président élu, Michel Martelly, accorde une place prépondérante à ce chantier dans son programme de travail. Je lui souhaite bon courage pour mettre en œuvre les reformes ambitieuses que cela implique », indique Mulet.
Le relogement des sinistrés du séisme et le départ de la MINUSTAH sont à mettre dans son calendrier, pense-t-il.
La police, la justice, le système carcéral, la bonne gouvernance, le cadastre, des codes de construction, un système d’identification des individus font partie des domaines où la nouvelle administration devra marquer des points, signale le diplomate guatémaltèque. Ce qui signifie que les donateurs et pays membres de l’ONU auront l’œil rivé dans cette direction.
Le 14 mai prochain, date de l’investiture de Michel Martelly, « contribuera à ancrer le principe démocratique en Haïti » et « mettra le pays sur la voie de la stabilité », indique Edmond Mulet.
L’instabilité politique et l’absence de l’Etat de droit sont les causes principales de la faiblesse des institutions publiques du pays, fait t-il valoir.
Selon lui, « pour stabiliser durablement le pays, ses dirigeants politiques, sociaux et économiques devront davantage prendre en compte l’intérêt national. Il convient notamment de sortir la majorité de la population de la pauvreté absolue ». [kft gp apr 12/05/2011 13 :35]