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Haïti-Médias : Le ministère de la culture et de la communication s’engage à soutenir le projet de loi sur les radios communautaires

P-au-P, 05 mai 2011 [AlterPresse] --- Le ministère de la culture et de la communication (Mcc) entend appuyer les plaidoyers en faveur du projet de loi sur les stations de radios communautaires, que la société d’animation et de communication sociale (Saks) s’apprête à soumettre au parlement haïtien, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Cet engagement est exprimé par la ministre sortante de la culture et de la communication, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, à l’ouverture, le mercredi 04 mai 2011, de la première conférence sur les radios communautaires des Caraïbes, à Port-au-Prince.

Jocelyn Lassègue affirme promouvoir également la disponibilité de fonds, par un vote parlementaire, en guise d’accompagnement à ce projet de loi.

Il n’existe aucune législation spécifique régissant le fonctionnement des stations de radios communautaires en Haïti.

La Saks et l’Association mondiale des radios communautaires (Amarc), organisatrices de la conférence de mai 2011 en Haïti, espèrent réussir à obtenir cette garantie légale, synonyme d’équité entre les différents types de médias à l’issue de l’événement.

La conférence sur les radios communautaires, qui prend fin le vendredi 06 mai 2011 à Port-au-Prince, accueille plus d’une centaine de membres de radios communautaires, venus, des quatre coins du monde, discuter du rôle des radios communautaires dans les moments de désastres.

« Si le bilan, en terme de pertes en vie humaine lors du passage de l’ouragan Thomas (décembre 2010) est moins élevé que ce qui était prévu, c’est, en grande partie, grâce au relais [des informations] assuré par les radios communautaires », croit Jocelyn Lassègue.

« La perte de vitesse de l’épidémie de choléra dans les zones concernées… est attribuable aux travailleuses et travailleurs de cette presse alternative que constituent les radios communautaires », ajoute t-elle, appelant ces radios à poursuivre leur lutte en faveur des droits humains, principalement ceux des femmes et des filles vivant en milieu rural.

Jerusha Vastie Michel, présidente du conseil d’administration de Saks, exhorte, pour sa part, les différents membres de l’Amarc à encourager le parlement haïtien à adopter le nouveau projet de loi sur les radios communautaires.

Les changements climatiques et les désastres naturels sont devenus « une préoccupation » pour Haïti.

Et les dernières catastrophes, qui ont frappé le pays, ont démontré « le rôle et l’importance des radios communautaires dans des localités, généralement dépourvues de grands moyens de communication. Cependant, le manque de moyens de fonctionnement les rend très vulnérables », souligne Vastie Michel.

La première conférence sur les radios communautaires dans les Caraïbes se déroule en Haïti, au lendemain de la journée mondiale de la liberté de la presse, consacrée le 3 mai, célébrée cette semaine dans un contexte marqué notamment par l’incendie d’une radio communautaire à Carice (Nord-Est d’Haïti).

« Il n’est pas normal que cette radio ait été incendiée. Donc, nous souhaitons et nous avons demandé à notre collègue, Paul Denis [Ndlr : ministre sortant de la justice et de la sécurité publique], que la lumière soit faite, mais que surtout que les coupables soient identifiés et punis », déclare Jocelyn Lassègue.

La radio Tèt Ansanm Carice, a été incendiée après la publication des résultats définitifs des élections, le mercredi 20 avril 2011.

Les partisans de Bertholl Bastien, candidat aux législatives sous la bannière de la plateforme politique “Inite” (Unité), du président sortant René Garcia Préval, sont pointés comme les auteurs de cet acte criminel. [kft rc apr 05/05/2011 13:50]