Español English French Kwéyol

Haïti-Médias : Première Conférence des radios communautaires de la Caraïbe

Plaidoyer en faveur de la justice pour la radio communautaire Tèt Ansanm de Carice, récemment incendiée

P-au-P, 3 Mai 2011 [AlterPresse] --- La Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS) et l’Association Mondiale des Radios Communautaires (AMARC) organisent les 4,5 et 6 mai 2011 la première conférence des radios communautaires de la Caraïbe.

L’annonce est faite ce 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse, lors d’une rencontre avec les journalistes.

La communication, la vulnérabilité, la gestion des désastres et le changement climatique, ainsi que le rôle des radios communautaires seront au cœur des discussions.

Plus de cent représentants de radios communautaires de la Caraïbe (y compris diverses régions d’Haiti) sont attendus pour l’événement, mais également des représentants issus de plusieurs pays de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie, indique Sony Estéus, directeur de SAKS.

Après le Colloque, doit suivre la signature d’un accord entre les radios communautaires haïtiennes et celles de la France, annonce le président du Syndicat National des Radios Libres (SNRL), Emmanuel Boutterin, également vice-président de l’AMARC.

Il s’agit de 300 radios françaises regroupées au sein du SNRL en France et dans les Antilles, ici représentées par Sandra Maccow de Radio Sofaya Altitude. Le syndicat s’engage à étudier les modalités d’aide matérielle et en formation aux radios communautaires haïtiennes, indique t-il.

Par ailleurs, la conférence des radios communautaires doit avoir lieu deux semaines après l’incendie de la radio communautaire Tèt Ansanm à Carice (Nord-Est d’Haïti). AMARC et SAKS profitent pour exiger justice et réparation.

« Cette attaque contre la radio de Carice n’est pas seulement une attaque contre une radio, qui déjà serait grave, c’est une attaque contre des personnes qui luttent pour le respect des droits humains, pour la reconstruction de leur pays », souligne la présidente de l’AMARC, Maria Pia Matta Cerna.

« Les radios communautaires, associatives et libres sont des acteurs de la construction de la démocratie et des acteurs des droits humains », ajoute t-elle, précisant que les acteurs de communication sont fondamentaux dans les moments de tragédie comme celle que vit Haïti après le séisme du 12 janvier.

Cerna réclame pour cela un cadre légal régissant le fonctionnement des radios communautaires en Haïti.

« Il s’agit aujourd’hui de protéger les communautés et de protéger les radios qui sont l’expression de ces communautés », déclare le vice-président de l’AMARC, Emmanuel Boutterin.

« Une des façons de conforter les radios communautaires dans ce pays c’est d’avoir une autorité de régulation indépendante des services de communication… de telle façon à donner aux radios, qu’elles soient communautaires ou commerciales, une place équitable pour chacune en ce qui les concerne », souhaite Boutterin.

Jusqu’ici c’est le Conseil National des Télécommunications(CONATEL), entité publique, qui remplit ce rôle de régulation. [kft gp apr 3/05/2011 13:00]