P-au-P, 3 mai 2011 [AlterPresse] --- Le gouvernement des Etats-Unis, par le biais de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), a procédé le 1er mai (journée nationale de l’agriculture et du travail) à l’inauguration d’un centre de formation agricole, dans la localité de Bas Boen, à la plaine du Cul-de-sac (12 kms au Nord de Port-au-Prince).
Cet espace est baptisé « Centre de Développement Rural Durable (CDRD) ». Il doit contribuer à « moderniser le secteur agricole haïtien en formant les agriculteurs à utiliser des techniques modernes de l’agriculture qui permettront d’augmenter la production et les revenue », indique un communiqué transmis à AlterPresse, par le bureau des affaires publiques de l’Ambassade en Haïti.
Le CDRD est construit sur 5 hectares de terre et renferme un centre de formation, un dépôt, un dortoir, trois laboratoires et un espace pour la formation à distance.
Les planteurs de la région bénéficieront de l’assistance des experts en agriculture de l’Université de la Floride, grâce à une liaison vidéo en ligne dont dispose le centre, toujours selon le document.
« Ils apprendront également à utiliser des outils et des techniques telles que les briquettes engrais et l’irrigation au goutte à goutte qui réduisent les coûts et augmentent le rendement », précise la note.
Cette démarche fait partie du soutien du gouvernement américain à Haiti, dans le cadre de la reconstruction du pays, gravement affecté par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Dans ce cadre également, le géant agroalimentaire Monsanto a offert 475 tonnes de maïs et de semences de légumes hybrides, qui ont été essentiellement distribuées par le programme agricole phare de l’USAID - WINNER (Watershed Initiative for National Environmental Resources).
Cette distribution a soulevé la colère de plusieurs organisations paysannes qui ont rejeté ce don considéré comme un « cadeau empoisonné » susceptible de compromettre l’avenir de l’agriculture paysanne en Haiti.
Au moins certains des groupes de paysans qui ont reçu les semences Monsanto et des hybrides de maïs et d’autres céréales ont une faible compréhension des implications de l’utilisation des semences hybrides.
Des agriculteurs interrogés dans le cadre d’une enquête conduite par un consortium auquel appartient AlterPresse ne semblent pas comprendre non plus les risques sanitaires et environnementaux qu’impliquent l’utilisation des semences traitées avec des fongicides et herbicides.
L’agriculture reste la base de la vie économique haïtienne. Plus de la moitié de la population dépend de ce secteur pourtant en baisse depuis les 5 dernières décennies. [rh gp apr 03/05/2011 08:00]