Correspondance – Wedlyne Jacques
Cap-Haitien, 2 mai 2011 [AlterPresse] --- Des militaires démobilisés des Forces Armées d’Haïti (FADH) au Cap Haïtien (Nord) se disent prêts à revêtir leurs anciens uniformes et occuper le territoire national, le 14 mai, à l’occasion de l’investiture du prochain président, Michel Martelly.
Avec comme chef de file, Olicier Pierre, candidat écarté de la course électorale de 2010, ces militaires démobilisés lancent un appel aux autres ex-soldats partout dans le pays, pour qu’ils se tiennent prêts à signer un retour spectaculaire des FADH.
Ils demandent à Michel Martelly, qui succédera à René Préval le 14 mai, et son équipe, de leur donner les moyens logistiques nécessaires à leur bon fonctionnement.
Martelly, allèguent-ils, leur est redevable, en raison du soutien qu’ils lui auraient témoigné depuis le début de sa campagne électorale.
Tout en assurant qu’ils n’ont pas l’intention de gâcher la « fête », ils expliquent vouloir « changer l’ordre des choses » et selon eux, « personne n’a le droit de… [les] en empêcher ».
Ce retour au devant de la scène s’annonce comme un nouvel ingrédient dans le cadre de cette investiture et augure des malaises. Il existe pour l’heure une seule force de sécurité nationale et c’est la police avec 8 mille 475 agents actifs, selon l’institution. Les FADH sont dissoutes depuis 1995 mais la Constitution ne nie pas leur existence. Toutefois depuis 2004 la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) se pose en acteur central des questions de sécurité dans le pays et son départ est, jusqu’à présent, affaire de discours.
Les militaires démobilisés se sont montrés très critiques vis-à-vis de la mission onusienne qui, pour eux, est constituée « d’imposteurs, d’usurpateurs qui ont su profiter d’une occasion pour venir occuper le pays en imposant leurs lois via la communauté internationale ». La MINUSTAH aurait engendré du « désordre », suivant leurs déclarations, et ils envisagent de « mettre un peu d’ordre ».
Dans l’idée d’assurer leur retour, ces militaires déclarent qu’ils envisagent de « négocier » avec les responsables de la Police Nationale en vue de récupérer leurs anciennes casernes ainsi que les équipements. Des outils qui les rendront aptes à apporter leurs contributions à la reconstruction, précisent-ils.
Le groupe de militaires a donné une conférence de presse après que Martelly ait annoncé son intention de créer une nouvelle force de sécurité à côté de la Police nationale. Le prochain chef de l’Etat avait alors demandé le soutien de la MINUSTAH qui lui a rétorqué que cela n’était pas dans ses attributions. La MINUSTAH avait aussi souligné le flou entourant le statut que devrait prendre cette force de sécurité. [wj kft gp apr 2/05/2011 10 :00]