Par Ronald Colbert
P-au-P., 30 avril 2011 [AlterPresse] --- Dans une atmosphère de non-sérénité et sans réflexion sérieuse, plusieurs parlementaires, notamment de la plateforme politique “Inite” (Unité) du président sortant René Garcia Préval, s’apprêtent à bâcler, durant la première semaine de mai 2011, un processus d’amendement de la Constitution du 29 mars 1987.
Intégrer des changements, favorables à leur groupe, constituait l’un des enjeux des élections de 2010 et du début de 2011 pour les membres de la plateforme “Inite”.
Pendant toute la période de 2006 à 2011, le président sortant a sans cesse dénoncé la Constitution nationale comme une éventuelle source d’instabilité dans la république d’Haïti. Loin de prendre des dispositions pour la faire appliquer, Préval a retardé, en maintes fois, les échéances constitutionnelles de renouvellement des élus. Il n’a pas, non plus, nommé de président à la Cour de Cassation, ni donné suite au choix de divers secteurs pour la mise en place du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).
L’un des chevaux de bataille de “Inite” reste la double nationalité, une modification que cette plateforme politique voudrait insérer dans la Constitution. Pour ce regroupement, modifier la Constitution serait la priorité des priorités dans le contexte actuel en Haïti.
Une partie de la communauté internationale, dont la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah), va dans le même sens d’amendements à apporter dans la loi-mère.
L’ensemble des changements envisagés n’a jamais été discuté avec les secteurs vitaux de la nation qui pourraient être mis à l’écart dans les réformes annoncées.
Michel Joseph Martelly, le président issu du second tour du 20 mars 2011, indique suivre avec attention le processus en misant sur les propositions que devrait lui soumettre son cabinet juridique.
En septembre 2010, députés et sénateurs ont voté, en chambre séparée, une proposition d’amendements de la Constitution qui n’a fait l’objet d’aucun débat approfondi.
A l’instar des résultats définitifs des législatives, rendus publics en faveur de la plateforme “Inite”, d’aucuns se demandent quelles intentions se cachent derrière le processus d’amendement de la Constitution, qui pourrait voir un renforcement de la dépendance d’Haïti vis-à-vis de l’extérieur. [rc gp apr 30/04/2011 12 :00]