P-au-P., 19 avril 2011 [AlterPresse]--- À moins de 24 heures de la publication des résultats définitifs du 2e tour des élections présidentielles et législatives du 20 mars, le doute, la confusion, la perplexité… planent encore sur l’issue de cet exercice électoral.
Si le Conseil Électoral Provisoire (CEP) s’active désormais afin de respecter, cette fois, le délai du 20 avril pour rendre public les résultats définitifs, des candidats (sénateurs et députés) contestataires, des dirigeants de partis, Plateformes et Organisations politiques, espèrent tirer profit du traitement des contestations.
Ils montent jour et nuit la garde, pour la plus part, au local du CEP, transformé en Bureau de Contentieux Électoral National (BCEN).
« Toute l’équipe du Conseil électoral est au travail en ce moment. Ils mettent les dernières touches pour que l’échéance du 20 avril soit respectée », assure le directeur de communication du CEP, Pierre Thibault Junior.
Le BCEN a entendu au total 64 cas de contestation à la députation et 4 au sénat, rappelle Pierre Thibault Junior.
Responsabilité…
A quelques heures de la publication des résultats définitifs, des candidats donnés pour vaincus appellent à la responsabilité des membres du CEP dans la prise des décisions finales et disent espérer remporter la victoire au dépend de leurs adversaires.
Dieudonne Saincy, candidat à la députation pour la circonscription de Carrefour (périphérie sud) sous la bannière de la Plateforme politique au pouvoir Inite, qui a contesté son rival, confie son espoir de remporter la course.
« Sur 24 candidats, j’étais en tête dans la course lors du premier tour du scrutin. Drôle de coïncidence, sur 2 candidats, je suis placé 2e position. J’ai entrepris des démarches de contestation de manière formelle et j’espère que la justice va triompher en ma faveur », déclare Saincy.
La situation n’est pas différente pour le candidat à la députation pour la circonscription de Mirebalais-Boucan Carré (est), Abbel Descollines, qui venait en première position lors du premier tour.
« J’étais en tête avec 53,03% devant mon rival qui comptait 46% des votes. Malheureusement, des tractations, machinations, pots-de-vin, provoquent actuellement des scandales au niveau des instances qui traitent les dossiers de contestation », soutient Descollines.
« J’invite les acteurs concernés à respecter le vote populaire purement et simplement », poursuit-il.
La candidate à la députation de la Plate-forme politique Solidarité pour la circonscription Carice-Vallières (Nord’Est), Fanaise Laguerre, qui, elle aussi, a contesté son rival de Inité, dit également espérer que la décision finale du BCEN sera en sa faveur.
« J’espère que les membres du CEP ne vont pas se laisser détourner par des machinations politiques, des tractations pour prendre des décisions contraires aux normes et à la loi électorale », affirme Fanaise.
Le candidat au Sénat, Gérald Jean (Alternativ/Nord’Est), qui est plutôt dans une position de contestataire, déplore que les membres du CEP ne soient pas « libres de prendre des décisions que de droit en dépit de la loi électorale dont ils disposent ».
Depuis quelques jours et jusqu’à ce mardi, des actes de violences se multiplient dans plusieurs communes du pays, telles que Mirebalais, Saut d’Eau, Grand Goâve et la Gonâve (ouest) où notamment des partisans de candidats à la députation s’affrontent.
Le coordonnateur national de la Plateforme politique Inite, le sénateur Joseph Lambert et le sénateur élu de l’Ouest sous la bannière de la Plateforme politique Alternativ, Steeven Benoit, se démarquent de l’implication des proches de ces structures politiques dans toutes formes de violences. [sfd apr 19/04/2011 12 :20]