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Haïti-Télécommunications : Pas encore de solution en vue à la grève chez Natcom (Multimedia)

P-au-P., 14 avril 2011 [AlterPresse]---Alors que toutes les activités administratives et techniques sont au point mort à l’annexe Delmas 41 (périphérie nord) de la Nationale communication (Natcom), c’est tout le contraire au bureau central de l’entreprise à l’avenu Martin Lutherking (Pont Morin / centre de la capitale), observe, ce 14 avril, l’agence AlterPresse.

Tout le personnel du bureau central, visiblement préoccupé par leurs responsabilités individuelles, est, constamment, au travail.

« Passez de l’autre coté, au show room, madame pour avoir les informations nécessaires à ce sujet », invite une réceptionniste qui s’adresse à une cliente.

« Les responsables de l’administration sont en réunion depuis ce matin monsieur. Justement, c’est à propos de ce sujet qu’ils se concertent pour trouver une issue », lâche, cette fois, la réceptionniste à un journaliste d’AlterPresse.

Le journaliste a tenté, vainement, pendant des heures, de trouver un des responsables du bureau central, toujours en réunion, pour s’informer des nouvelles dispositions envisagées pour résoudre le problème qui persiste à l’annexe du bureau de Delmas 41.

Toutefois, un ancien responsable de la Natcom, autrefois, la Téléco, sous couvert d’anonymat, tente d’apporter certaines informations sur le mouvement des grévistes.

« La décision des employés [grévistes] d’observer un arrêt de travail est injuste », juge-t-il. « Ils n’ont pas raison d’entamer ce mouvement, car ils ont reçu, des responsables de la Natcom, trois mois de salaire et ont signé avec ces derniers un contrat de travail pour un an. Donc, leurs revendications ne sont pas justes », explique-t-il.

« Ils ne veulent pas travailler convenablement. Ils pensent que c’est la même administration d’autrefois c’est pourquoi ils cherchent à créer ce problème parce qu’ils savent que leur contrat de travail ne va pas être renouvelé à cause de leur irresponsabilité », accuse, par ailleurs, l’ancien responsable.

« Il faut que chacun, à quelque niveau que ce soit, assume ses responsabilité si nous voulons changer réellement l’image du pays », exhorte-t-il.

Les responsables de la Natcom, dirigée par des vietnamiens, s’activent pour l’instant à trouver une issue à cette crise avant qu’elle dégénère, informe-t-on.

Entre temps, les grévistes de Delmas qui sont au quatrième jour de leur mouvement, n’entendent pas revenir sur leur décision tant que les dirigeants ne prennent en considération leur revendication, à savoir le paiement des frais de dédommagement évalué, selon eux, à 36 mois de travail.

Voir à ce propos cette vidéo réalisée par Accès-Médias :

La Natcom a pris la succession de l’ancienne compagnie nationale de télécommunications (Téléco) en mai 2010, lorsque le gouvernement haïtien a cédé 60% des actions à la compagnie vietnamienne Viettel.

Le « contrat de modernisation » paraphé entre la Banque Centrale et Viettel s’élève à un montant de 59 millions de dollars.

Lors de la cérémonie de signature, le président de la Banque Centrale, Charles Castel, avait soutenu que l’Etat n’avait pas d’autre choix, la Teleco étant depuis des années déficitaire. La Banque Centrale aurait par exemple déboursé jusqu’à 675 millions de gourdes pour réduire le personnel de cette entreprise jugé trop nombreux.

La Plateforme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) avait pris le contre-pied de ces déclarations, affirmant que la Téléco transférait peu avant sa privatisation des sommes au Trésor public. [sfd gp apr 13/04/2011 09 :00]