P-au-P, 6 avril 2011 [AlterPresse] --- Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) évoque une réduction considérable de l’épidémie du Vibrio Cholérae en Haïti, tout en conviant les autorités départementales sanitaires et la population à maintenir la vigilance à la veille de la saison des pluies.
« Nous avons l’impression qu’il (le Vibrio Cholérae) veut sortir du pays », avance le Directeur Général du MSPP, le docteur Gabriel Timothée, en marge du lancement, ce 6 avril, d’un projet de renforcement du système de santé.
Le docteur affirme qu’une étude sera menée par l’épidémiologiste français Renaud Piarroux au cours des mois à venir « pour voir la tendance et le comportement du choléra. C’est l’étude qui va tout nous dire » quel est l’état de la situation, explique t-il.
Renaud Piarroux avait conduit une recherche fin 2010 remontant les pistes de l’épidémie jusqu’à une base de casques bleus à Mirebalais (Est d’Haïti).
A date, 4 787 personnes sont mortes de la maladie sur 274.418 cas enregistrés.
Selon les dernières estimations officielles, le choléra ne tue qu’une personne quotidiennement sur tout le territoire et les appels d’urgence sont passés d’un millier à une dizaine par jour.
Récemment les autorités sanitaires ont signalé une évidente stabilisation de l’épidémie. Les organisations humanitaires à l’image de Médecins Sans Frontières ont même initié une stratégie de retrait de leurs structures de soin.
« Le seul problème reste la maintenance du momentum de la mobilisation, que nous soyons en saison pluvieuse ou pas », précise Timothée.
En dépit de la baisse, Gabriel Timothée croit que les gens ne doivent pas « baisser les bras » et doivent « garder en tête que le choléra est encore là et qu’il faut continuer à respecter les mesures d’hygiènes ».
« Nous invitons les directions départementales à maintenir les alertes sanitaires : veillez et continuer avec la mobilisation (au sein de la population) et travailler avec tous les secteurs de la protection civile, particulièrement la DINEPA pour voir comment garder la disponibilité en eau potable (à l’occasion de la saison pluvieuse) », ajoute t-il.
La saison pluvieuse s’étend d’avril à octobre et les épidémies telles le choléra ont tendance à se renforcer en cette période. [rh kft gp apr 06/04/2011 14 :30]