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Haïti-ONU : La bonne gouvernance doit être la priorité, selon Ban Ki Moon

Préval propose un débat sur les interventions de l’ONU dans le pays

P-au-P, 6 avril 2011 [AlterPresse] ---Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, invite le prochain gouvernement à faire de la bonne gouvernance sa priorité, lors d’une réunion spéciale sur Haïti au Conseil de Sécurité, ce mercredi 6 avril 2011.

Cette réunion a été présidée par Juan Manuel Santos Calderon, président de la Colombie, qui assure la présidence tournante du Conseil de Sécurité. René Garcia Préval, président d’Haïti et Bill Clinton, co-président de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti(CIRH) y ont également pris part.

« Le système judiciaire haïtien est dysfonctionnel, ses prisons sont dangereusement surpeuplées, et les dépenses publiques manquent de transparence », relève Ban Ki Moon, soulignant que cette réalité mine la confiance du peuple en ses dirigeants et empêche les investissements étrangers.

« L’économie du pays est sur les rotules. Les institutions publiques sont à peine capables de fournir les services adéquats. Des millions d’Haïtiens dépendent toujours de l’assistance des organisations non gouvernementales pour répondre à leurs besoins de base. Trop de femmes et de filles vivent dans la peur de violences sexuelles », note le secrétaire général de l’ONU.

Il appelle en outre le parlement à effectuer les amendements nécessaires à la Constitution avant l’entrée en fonction de Michel Martelly, élu lors de la présidentielle du 20 mars.

Ban Ki Moon promet que les Nations Unies vont rester aux côtés du gouvernement et du peuple haïtiens dans la construction d’« un futur plus juste et plus prospère ».

De son côté le président haïtien, René Préval, propose au Conseil de Sécurité un débat sur les interventions onusiennes en Haïti depuis 1993. Préval souligne que l’instabilité dans le pays demeure liée au sous-développement et à l’insatisfaction des droits socio-économiques de la population.

Les chars, les blindés et les militaires auraient dû céder la place aux bulldozers et aux ingénieurs, à davantage d’instructeurs de police et d’experts en appui à la justice et au système judiciaire et pénitentiaire. La dissuasion militaire n’est qu’un des aspects de la quête de stabilité, mais elle ne saurait se confondre avec elle, précise le président de la République, cité par le site de nouvelles de l’ONU.

Le chef de l’Etat préconise également que les rapports sur la drogue ne servent plus à stigmatiser les pays producteurs ou de transits comme Haïti, rappelant que l’ile ne produit ni ne consomme les drogues dont la demande provient de l’Amérique du Nord.

Le président de la Colombie qui dirigeait la rencontre préconise, pour sa part, de développer des projets concrets pouvant améliorer la qualité de vie de la population haïtienne et de permettre aux Haïtiens de participer à la prise de décisions les concernant.

« Une communauté internationale qui ne tient pas compte des points de vue des Haïtiens ne peut pas servir Haïti », souligne-t-il. [kft gp apr 6/04/2011 14 :00]