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Haïti-Elections : Le pays attend les résultats, les nerfs en pelote (Multimédia)

P-au-P, 4 avril 2011 [AlterPresse] ---Le peuple haïtien attend ce 4 avril dans la fébrilité de savoir qui, de Mirlande Manigat du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) ou Michel Martelly de Repons Peyizan (Réponse des Paysans), sera le nouveau chef de l’Etat.

Les statistiques portant sur les résultats continuent de fuser de toutes parts, qu’il s’agisse de l’équipe de campagne des deux candidats, des réseaux sociaux ou des téléphones portables. Et le Conseil Electoral Provisoire (CEP) maintient le suspense, jouant avec les nerfs, un art qu’il a souvent mis à profit.

Voir sur cette vidéo l’ambiance qui règne aux abords du CEP à la mi-journée.

Les résultats devaient pourtant être connus depuis le 31 mars dernier, 11 jours après le second tour du 20 mars. A la dernière minute le CEP avait décidé de tout repousser à ce lundi 4 avril. Suivant les raisons avancées par l’organisme électoral, un « niveau élevé de fraudes et d’irrégularités » avait été retrouvé lors du traitement des procès verbaux, ralentissant ainsi le rythme de travail du Centre de Tabulation.

Cependant selon la coalition des organismes nationaux d’observation, le niveau de fraudes demeure en dessous de celui enregistré lors du premier tour et ne devrait pas affecter les résultats. La loi électorale interdit d’avancer des pronostics sur l’issue du vote, mais ces organisations ont tout de même annoncé que « l’un des deux candidats a obtenu une avance significative pour l’élection présidentielle ».

Selon certaines de ces organisations, le taux de participation se situerait entre 25 et 30%. Mais les chiffres officiels ne sont pas disponibles.

Le silence des autorités, l’extrême lenteur de la tabulation, et l’acharnement de l’équipe de campagne des candidats à préparer l’opinion à une certaine victoire, favorisent la multiplication de rumeurs, les unes plus folles que les autres.

A l’approche des résultats, il est à craindre que l’ambiance devienne très volatile, et l’ambassadeur américain Kenneth Merten a appelé au « calme » pour ne pas perturber le travail du CEP qui mérite « confiance », selon lui.

Pour sa part, la mission d’observation OEA-CARICOM, qui dit suivre les activités au Centre de Tabulation 24 heures sur 24, enjoint les candidats à faire preuve de « responsabilité » au terme du processus.

L’éventualité d’une flambée de violence à l’annonce des résultats est fortement à craindre, comme cela s’était produit les 7 et 8 décembre 2010 à l’issue du premier tour. Le chef de la police, Mario Andrésol, a été convoqué ce lundi a avril par la commission sécurité du Sénat pour indiquer le plan des forces de l’ordre en cas de débordements. [kft gp apr 4/04/2011 11 :00]