P-au-P, 1er avril 2011 [AlterPresse] --- L’Association Mondiale des Radios Communautaires- Amérique Latine Caraïbes (AMARC-ALC) et Reporters Sans Frontières(RSF) lancent, ce 1er avril, un cri d’alarme pour que s’achèvent les violences contre la presse communautaire et d’opposition au Honduras.
Des rapporteurs spéciaux de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Hommes et des Nations Unies présents sur place, se disent eux-aussi préoccupés par le contexte actuel du pays, dominé par la multiplication des actes de répression à l’encontre des medias.
Le Honduras vit une période particulièrement troublée depuis le coup d’Etat contre le président Manuel Zalaya, le 28 juin 2009.
Dans un communiqué conjoint, AMARC-ALC et RSF signalent une hausse des brutalités orchestrées par la police et l’armée contre des manifestants durant la fin du mois de mars. Ces actes de violences visent selon les deux organismes à empêcher à la presse de faire son travail.
« Le trauma provoqué par le putsch n’a pas fini de peser au sein de la société hondurienne et les actuelles manifestations en sont l’expression. La répression connaît un nouveau pic alors que des représentants des mouvements sociaux, de la société civile et des ONG du pays viennent témoigner de la situation devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) actuellement en session », indique la note.
Le 28 mars, Miriam Miranda, présidente de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (OFRANEH), dont dépend la station de Radio communautaire Faluma Bimetu (Coco Dulce) a été battue et mise en détention. La radio fait l’objet de censure et d’attaques.
Alors qu’il couvrait une manifestation contre entre autres la hausse du prix du carburant dans son pays, un autre journaliste, Pedro López, de Radio Progreso, a été arrêté le 30 mars dernier. La Radio Progreso avait été occupée par l’armée peu après le coup d’Etat, signale la note.
« La logique du putsch » perdurera, et « le Honduras ne retrouvera jamais la paix tant que demeurera bloqué l’accès à l’information publique sur les responsabilités dans les exactions les plus graves constatées depuis le coup d’État », estiment AMARC-ALC et RSF.
Selon les deux organismes il faudrait rompre avec l’impunité en ce qui concerne les crimes commis notamment à l’encontre des travailleurs de la presse. Il faudrait aussi tourner le dos à la « législature obsolète » qui régit le fonctionnement des medias, responsable du musèlement des radios communautaires et d’opposition. [kft gp apr 1/04/2011 10 :40]