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Haiti-Reconstruction : Un an après la conférence de New-York, l’échec (Multimédia)

P-au-P., 31 mars 2011 [AlterPresse] --- Un an après la conférence internationale tenue au siège des Nations Unies, à New-York sur la reconstruction d’Haïti, suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, la situation du pays demeure inchangée et les conditions de vie de la population, en particulier, les déplacés, ne se sont toujours pas améliorées, constatent plusieurs organisations sociales.

La conférence qui a réuni plus d’une centaine de pays a été marquée par des promesses « alléchantes » de 11 milliards de dollars américains pour la mise en chantier du processus de reconstruction du pays, dont la capitale Port-au-Prince et certaines villes de province dévastées par la catastrophe.

Cependant un an plus tard, les différentes interventions réalisées par le gouvernement et la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), traduisent un « échec total », selon le bilan dressé par diverses organisations.

« Un an après, aucun secteur du pays ne peut se réjouir d’un quelconque changement. On a l’impression que les choses vont de mal en pis », confie le Dr. Juno Félix à l’agence AlterPresse, après avoir pris part à une journée de réflexion organisée le 26 mars à Port-au-Prince par la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) en collaboration avec plusieurs autres associations.

« Les dirigeants n’ont rien fait concrètement pour améliorer la vie des victimes du séisme du 12 janvier en particulier, et de la population en général, qui menaient déjà une vie précaire. », déplore t-il, visiblement déçu.

Selon lui, « il faut [à présent] une alternative au système pour changer l’ordre des choses ».

La directrice exécutive du Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (Garr), Colette Lespinasse, une des organisatrices de la journée de réflexion, assigne, elle aussi, une mauvaise note au gouvernement ainsi qu’aux autres acteurs impliqués dans le processus de reconstruction du pays.

« Pour nous, le bilan est négatif. Il n’y a rien de visible en termes de changement dans les conditions de vie de la population, surtout des déplacés », constate Colette Lespinasse.

Même constat de la part du prêtre catholique, Cawas François, qui signale que la situation des déplacés demeure inchangée alors que les conditions de vie du reste de la population sont de plus en plus difficiles.

« Les principaux indicateurs socioéconomiques ont considérablement chuté », indique le prélat.

L’inaction du gouvernement, le manque de transparence de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) compliquent davantage la tache, fait-il en outre remarquer.

Des représentants d’organisations populaires et de mouvements sociaux venant de diverses régions du pays ainsi que des déplacés ont pris part à la journée de réflexion et dénoncé l’« irresponsabilité » des dirigeants.

Ils projettent de maintenir une mobilisation pour contraindre les autorités haïtiennes à agir en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens. [sfd kft gp apr 31/03/2011 10:00]