Español English French Kwéyol

Haiti-Rép. Dominicaine : Des civils dominicains menacent d’expulser des familles haïtiennes à Santiago

Extrait du site Internet du GARR *

Repris par AlterPresse

Alors que les autorités haïtiennes s’apprêtent à accueillir demain mercredi, le ministre dominicain des Affaires Etrangères pour parler reconstruction, des civils de Santiago menacent de déloger de force des ressortissants-es haïtiens le même jour, informe l’agence en ligne Espacinsular basée à Santo Domingo.

« La campagne anti-haïtienne qui a commencé au niveau de plusieurs associations de quartier dans le sud de Santiago de los Caballeros, au Nord de la République Dominicaine, a été réactivée avec des menaces d’expulsion de sans-papier haïtiens vivant dans des maisons louées par des propriétaires locaux », renseigne le quotidien Espacinsular.

Ce mercredi 30 mars 2011 marque la date limite fixée par une fédération d’associations de quartier dont les membres ont initié personnellement, il y a plusieurs mois, l’expulsion d’immigrants haïtiens obligeant des dizaines d’entre eux à chercher refuge dans d’autres secteurs de la ville.

Au cours d’une conférence de presse tenue au Club Green Valley de Santiago, les porte-parole des associations de quartier ont annoncé pour jeudi une longue marche qui partira du Parc Juan Pablo Duarte pour aboutir au monument dédié aux héros de la Restauration.

Selon les meneurs de cette campagne anti-haïtienne, Pedro Paulino et José Alberto Peña, ce mouvement coordonné entre les quartiers de Santiago vise à mettre un frein aux activités d’Haïtiens dans la municipalité de San José de las Matas mais aussi dans les secteurs de San José, La Mina, Beijing, Yapur Dumit, Cristo Rey, Hato Mayor, Barrio Obrero et Barrio Lindo.

Le 27 Février 2011 à La Mina, des riverains avaient contraint des dizaines d’Haïtiens à quitter la zone et d’autres avaient abandonné leur résidence volontairement.

Lors de la rencontre des associations de quartiers annonçant les expulsions d’Haïtiens, « des dépliants ont été distribués sur des supposés plans subversifs que des secteurs en Haïti seraient en train de concocter pour occuper pacifiquement la partie Est de l’île », rapporte Espacinsular.

Il convient de souligner que le premier trimestre de l’année 2011 a été marqué par divers cas de violations des droits de ressortissants-es haïtiens en République Dominicaine et à la frontière. Le cas le plus récent étant celui de deux commerçantes haïtiennes enceintes de trois et six mois brutalisées dans la ville frontalière de Dajabón par deux soldats dominicains du CESFRONT, le 21 mars dernier ; tout cela dans l’indifférence quasi-totale des autorités haïtiennes en général, de la Primature et du Ministère des Affaires Etrangères en particulier.

* Source : http://www.garr-haiti.org