P-au-P, 29 mars [AlterPresse] --- La Mission d’Observation Electorale Conjointe (MOEC) de l’Organisation des Etats Américains (OEA) et de la Communauté de la Caraïbe (CARICOM) se dit préoccupée que les équipes de campagne des candidats à la présidentielle et aux législatives du 20 mars prennent les devants pour annoncer les tendances du vote.
Dans une note émise ce mardi 29 mars, la mission d’observation électorale rappelle à tous les candidats que les informations disponibles ne sont que partielles, et que c’est le processus de tabulation en cours qui déterminera les résultats préliminaires, attendus au 31 mars.
« En créant des attentes chez leurs partisans et sympathisants qui pourraient ne pas être fondées, les annonces prématurées de victoire sont nuisibles à l’ordre public et au bon déroulement du processus électoral », souligne la MOEC.
La population attend les résultats des élections du 20 mars entre le calme de la routine et la fébrilité, les rumeurs et la crainte de débordements. Certains se sont même empressés de faire des provisions au cas où le pays serait paralysé. A 48 heures du premier verdict du Conseil Electoral Provisoire(CEP), la plus vive incertitude occupe les esprits. Et l’échauffement parait pour beaucoup inéluctable.
L’équipe de campagne de Mirlande Manigat a déclaré que celle-ci aurait remporté le scrutin dans 4 départements alors que l’équipe de Michel Martelly s’est dit détentrice de 90% des procès verbaux qui mettraient le chanteur dans une position « confortable ».
La MOEC appelle ces candidats à « démontrer le sens de responsabilité éclairé dont ils devront faire preuve en arrivant au timon des affaires de la République en faisant appel à leurs équipes et sympathisants d’attendre la publication des résultats préliminaires, de se garder de créer des fausses attentes et de respecter le verdict des urnes ».
Par ailleurs, la MOEC indique que « par rapport au premier tour une quantité plus importante de procès verbaux (PV) ont été acheminés vers l’UCL (Unité de Contrôle Légal) » du CTV.
La mission n’avance aucun chiffre déterminant cette « quantité importante » de procès verbaux jugés douteux ou comportant des anomalies. Mais suivant des organismes d’observations, 18% des PV ont été écartés. Ces procès verbaux proviennent surtout des régions de l’Artibonite et de l’Ouest. Ils ne seront pas pris en compte dans les résultats préliminaires.
L’Unité de contrôle Légal est une unité spéciale placée sous la charge du directeur du CTV avec pour fonction de décider du sort des procès verbaux jugés douteux. Elle est composée de 16 avocats recrutés pour la plupart au sein du CEP. [kft gp apr 29/03/2011 13 :40]