P-au-P, 29 Mars 2011 [AlterPresse] --- 24 ans depuis l’adoption de la Constitution, les différents gouvernements ont assuré le minimum mais ont failli dans la mise en place d’un Etat solide capable de répondre aux soucis de la population, juge la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH).
Ce mardi 29 mars ramène le 24e anniversaire de l’actuelle Constitution. A cette occasion la POHDH a dressé son bilan notant l’application de certains points de la Loi mère au plan civil et politique, mais un déficit au niveau institutionnel.
Les élections sont en effet organisées dans le pays permettant aux citoyens et citoyennes de choisir leurs représentants et dirigeants. La liberté de réunion et d’association, la liberté de parole sont garanties, notamment avec un minimum de respect vis-à-vis du fonctionnement de la presse.
Cependant « les autorités… n’ont rien fait pour mettre en place une série d’institutions qui pourraient permettre à l’appareil de l’Etat de mieux fonctionner afin de donner plus de résultats dans l’intérêt de la population, et pour consolider le processus démocratique », souligne la plateforme.
Parmi ces institutions, la POHDH relève les différentes assemblées des collectivités territoriales, gages de la décentralisation, ainsi que le Conseil Électoral Permanent.
« Les autorités qui sont responsables de faire appliquer la Loi mère, sont aussi responsables de nombre de ses violations », indique l’organisation.
« Les politiques néolibérales en application dans le pays, représentent un choix économique et politique des autorités de plonger la population chaque jour un peu plus dans la misère et de rendre Haïti plus dépendant de certains pays étrangers », ajoute t-elle.
Jusqu’à présent le Pacte Internationale relatif aux Droits Sociaux Économiques et Culturels (PIDESC) n’a toujours pas été ratifié. Ainsi le droit à la santé, l’éducation, au logement ou au loisir ne sont pas garantis.
La POHDH recommande ainsi aux dirigeants à l’occasion du 24e anniversaire de la Constitution de mettre en place le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), le Conseil Électoral Permanent, et les assemblées des collectivités territoriales.
Le PIDESC doit également être ratifié, souhaite la POHDH, qui préconise en outre l’élaboration d’une nouvelle loi organique sur le fonctionnement de l’Office pour la Protection du Citoyen (OPC) et l’Office National d’Identification (ONI). [kft gp apr 29/03/2011 07:00]