Communiqué du groupe d’observateurs « CEDH-FEKOK »
Document soumis à AlterPresse le 25 mars 2011
Le groupe d’observateurs Cedh-Fekok composé de 300 jeunes venant des camps de la zone métropolitaine a confirmé l’impression générale de progrès qu’on avait pu noter dans le déroulement de la journée électorale du 20 mars 2011, surtout par rapport avec celui de la précédente le 28 novembre 2010.
Le groupe s’était divisé en deux branches. L’une, visitant les bureaux de vote et l’autre, les camps. On a pu ainsi noter que les membres du personnel électoral avaient l’air de manier l’opération d’une façon plus technique et plus assurée et cela jusqu’à la fermeture des opérations. De même la police était présente, couvrant l’extérieur et l’intérieur des Centres de vote tandis que les patrouilles de la Minustah couvraient l’extérieur. Certaines patrouilles de police circulaient également aux alentours des camps. Ce qui pourrait avoir contribué au fait que peu d’incidents de violence ont été reportés tout au long de la journée, en comparaison avec les élections du 28 novembre.
Cependant, tout au long de la journée, certaines composantes de la logistique des opérations de vote mettaient en évidence que les corrections et améliorations qui s’imposaient après l’expérience du premier tour, ne suffisaient pas pour empêcher la répétition de problèmes de fond, à savoir :
Retard pratiquement généralisé de l’ouverture des bureaux de vote.
Dans certains cas, à 11 h am, les votants attendaient encore qu’il leur
soit possible de remplir leur devoir de citoyen. Ceci du à la distribution
tardive et incomplète dans la plupart des bureaux des matériels nécessaires
à la réalisation de l’acte de voter. Urnes, encre, tables, panneaux de division
de l’espace, entre autres.(République de Cuba ; Ecole nationale Fabre Geffrard )
La sélection et l’aménagement des locaux ne réunissent aucune des
conditions minima pour la réalisation des opérations de vote. Une des
conséquence étant l’inexistence d’isoloirs dignes de ce nom, en violation
de la protection due au secret du vote. Ce manque de contrôle de l’espace
permet également que les votants soient vulnérables aux approches visant
à orienter leur vote à l’intérieur même du bureau.
La question cruciale de la « révision des listes électorales » demeure un facteur déterminant de l’évaluation de ces élections dans la mesure où des électeurs/électrices se sont, à nouveau, retrouvés face aux mêmes problèmes qui avaient caractérisé le premier tour.
- Le nom ne se retrouve pas sur la liste affichée
à l’extérieur et/ou à l’intérieur
- Renvoi d’un Centre/Bureau de vote à un autre
- Problème des votants que l’on renvoie sur
présentation de leur carte électorale à un Centre
de vote pratiquement inaccessible.
Le point précédent attire automatiquement l’attention sur le manque de
personnel entraîné pour orienter les électeurs/trices en difficulté,
dans un contexte social marqué par l’illettrisme qui requiert, que dans
un souci d’éviter l’exclusion, une attention particulière soit consacrée à
cette composante de l’électorat.
Finalement, au niveau de l’observation, le Centre de Tabulation demeure
un point névralgique du processus électoral, dans la mesure où la présence
d’observateurs semble se limiter à l’acte de présence sans autre possibilité
de constat sur le déroulement des opérations, les critères de décision, et
tout au long du cheminement des résultats vers le CEP et leur remise officielle
à cette institution.
Port-au-Prince, le 24 mars 2011
Pour CEDH-FEKOK
Ernst Saintil, Coordonnateur
* Centre Œcuménique de Défense des Droits Humains / Fédération des Comités Organisateurs des Camps