P-au-P., 25 mars 2011 [AlterPresse]--- La décision du gouvernement haïtien d’augmenter les prix du carburant à la pompe commence à faire des remous entre passagers et chauffeurs du transport public notamment dans la zone métropolitaine, alors que des syndicats de transporteurs annoncent une grève pour le 28 mars, observe AlterPresse.
En plus de réviser à la hausse les prix des produits pétroliers, le gouvernement a aussi élevé à plus de 50 % les tarifs de certains circuits du transport en commun.
Depuis ces changements intervenus dans les prix du carburant et de ceux du transport public, les relations se sont dégradées entre chauffeurs et passagers. Ils ont souvent des mésententes qui risquent de dégénérer en bagarres, constate AlterPresse.
La décision gouvernementale relative à la montée des prix du transport laisse perplexe des citoyens, qui se questionnent sur les critères adoptés par le ministère des affaires sociales.
« Je ne comprends vraiment sur quoi se base le gouvernement pour fixer les nouveaux tarifs. Les dirigeants ne respectent pas les citoyens. Ils ont décidé d’augmenter les tarifs du transport sans même avertir les citoyens », commente un passager.
A environ un mois et demi de la fin du mandat du gouvernement, le ministre de l’économie et des finances, Ronald Baudin a clairement précisé, le 23 mars en cours, que « le gouvernement n’est plus en mesure de subventionner le carburant après avoir perdu des recettes évaluées à 2.6 milliards de gourdes. »
Un gérant-responsable d’une pompe à essence ne cache pas son indignation à AlterPresse devant la mesure gouvernementale d’augmenter les prix à la pompe.
« La décision des autorités gouvernementales m’inquiète beaucoup. D’ailleurs, l’augmentation des prix ne fait pas notre affaire, contrairement à ce que l’on pense. Quand les prix augmentent nous vendons moins », explique-t-il.
Cette mesure va-t-elle être maintenue jusqu’au départ du gouvernement ?, s’interrogent des citoyens qui évoluent dans différents secteurs de la société. Ils confient leurs préoccupations quant à d’éventuelles perturbations sociales dans les prochains jours.
Des syndicalistes qui estiment que « l’Etat tire des profits scandaleux des produits pétroliers » projettent d’observer une journée de grève lundi 28 mars pour forcer le gouvernement à revenir sur sa décision. [sfd gp apr 25/03/2011 10:30]