P-au-P, 23 mars 2011 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a décidé d’« ajuster » partiellement les prix des produits pétroliers sur le marché local après une hausse enregistrée sur le marché international, annonce le ministère de l’économie et des finances.
La gazoline 95 passe à 200 gourdes et la 91 à 195 gourdes. Le gasoil doit être débité à 162 gourdes et le kérosène à 161 gourdes. Ces nouveaux prix entrent en vigueur dès ce 23 mars, indique le ministre de l’économie Ronald Baudin lors d’une conférence de presse.
L’augmentation des prix à la pompe de ces différents produits pétroliers intervient seulement quelques jours après le second tour des élections pour renouveler le personnel politique y compris le chef de l’État.
« Cette décision a été prise indépendamment du fait que nous approchons du terme du mandat [du gouvernement]. Nous l’avons prise parce que si nous avions tenu nous serions irresponsables », s’est défendu le ministre des finances, précisant que les subventions du pétrole ont coûté 2,6 milliards de gourdes à l’Etat haïtien sur un an.
L’augmentation des coûts arrive également dans un contexte volatile où la hausse des prix des produits alimentaires laisse craindre des événements comparables aux émeutes de 2008. Outre les produits de première nécessité, le transport devrait lui aussi augmenter.
« La population haïtienne…d’une manière ou d’une autre ressentira cette répercussion [des prix] sur ce qu’elle va acheter », a reconnu Baudin qui a affirmé que des discussions ont eu lieu avec les syndicats.
Contacté par AlterPresse, Enock Alexis, du Corps Syndical des Transporteurs Publics, a fait savoir que les chauffeurs ne sont « pas prêts à entrer dans la logique d’une augmentation de prix ».
« Nous demandons à l’Etat de revenir sur sa décision, sinon nous allons demander l’arrêt des transports dans les prochains jours », a-t-il menacé. « Nous sommes actuellement en concertation pour déterminer quelle réponse nous allons adresser » à cette décision, a-t-il plus loin nuancé.
Enock Alexis a indiqué que lors d’une rencontre mardi avec le directeur général du ministère des affaires sociales, les syndicalistes ont signé leur refus d’augmenter le coût des transports.
Ils vont décider d’augmenter les prix « de manière arbitraire », a-t-il souligné. « Le peuple est au chômage » et ne pourra pas faire face à la situation qui risque de plus d’occasionner des disputes entre chauffeurs et passagers, a t-il signalé.
Le syndicaliste soutient que l’Etat tire des profits « scandaleux » des produits pétroliers. [kft gp apr 23/03/2011 13 :20]
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