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Caraibes-Environnement : 33 pays dont Haïti participeront à un exercice d’alerte aux tsunamis

P-au-P, 19 mars 2011 [AlterPresse] --- 33 pays des Caraïbes et des régions voisines, dont Haïti, participeront le 23 mars prochain à un premier exercice d’alerte aux tsunamis baptisé « Caraïbes Wave 11 », à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).

Il s’agira pour l’UNESCO de tester le Système d’alerte rapide aux tsunamis et autres risques côtiers dans la mer des Caraïbes et les autres régions adjacentes. Ce système a été établi en 2005 sous la couverture de sa Commission océanographique intergouvernementale (COI).

L’exercice ne concerne pas les populations, selon le site de l’organisation. Il consistera à lancer une alerte, le 23 mars, aux 33 pays, pour un tremblement de terre fictif de magnitude 7,6 survenu au large des Iles Vierges américaines.

Des bulletins seront alors émis par divers centres d’alerte situés aux Etats-Unis et dans le Pacifique.

« L’expérience acquise dans ce domaine a souligné l’importance cruciale de la rapidité de l’information », affirme l’UNESCO.

L’organisation onusienne souligne également qu’il est nécessaire pour les autorités nationales de prendre le risque à tous les niveaux, notamment « l’éducation aux risques dans les établissements scolaires, l’urbanisation dans les zones côtières, la modification des normes de construction et des matériaux utilisés ».

L’Agence des Réponses Urgentes aux Désastres (CDERA) a alerté cette semaine sur la vulnérabilité des Caraïbes aux tsunamis. La région est très exposée aux tremblements de terre, et un possible séisme ou une éruption volcanique aurait un effet dévastateur en raison de la structure géologique de la zone.

Les Caraïbes ont connu 10% du total des tsunamis survenus sur la planète durant les 500 dernières années, selon l’UNESCO.

Prise de conscience en Haïti ?

« Il est important d´intégrer le tsunami dans la liste des risques susceptibles de frapper Haïti, en plus des tremblements de terre, des inondations et des cyclones », a indiqué le ministre de l´Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé.

Il a fait ces déclarations, lors d’un atelier de formation organisé, du 10 au 11 mars 2011, à Port-au-Prince, par l’Unesco, sur l’élaboration de procédures opérationnelles normalisées pour les alertes aux tsunamis et les interventions d’urgence.

Le représentant de l´UNESCO à Port-au-Prince, Bechir Lamine, qui intervenait lui aussi à l’atelier de formation, a fait remarquer que « les plus grandes villes d´Haïti sont des villes côtières. Par ailleurs, Haïti se trouve entre deux zones de subduction, une au Nord et l’autre au Sud, qui représentent des sources potentielles de tsunamis ».

« Les tsunamis sont souvent exclus des programmes de réduction des risques. Néanmoins, ils peuvent affecter sérieusement des zones côtières et des actions de prévention doivent faire partie d´un programme intégral de réduction des risques », a-t-il fait savoir.

Des représentants de diverses institutions nationales, telles : le Service maritime et de navigation d´Haïti (SEMANAH), le Bureau des mines et de l´énergie (BME), la Direction de la protection civile (DPC) et le Centre national de météorologie (CNM) ont entamé une plaidoirie pour la mise en place d’une structure nationale pouvant travailler au niveau de la prévention au tsunami dans le pays.

Les participants à l’atelier ont décidé de développer une campagne pour la sensibilisation et l´éducation du public en coordination avec le comité thématique de la Direction de la protection civile. [sfd kft gp apr apr 19/03/2011 14 :00]