P-au-P, 15 Mars 2011 [AlterPresse] --- Toutes les dispositions sont prises pour un 2e tour de scrutin serein, croit Noel Laguerre, responsable du Conseil National d’Observation (CNO), en marge d’une rencontre de sensibilisation sur l’observation électorale ce mardi.
Selon Noel Laguerre, le Conseil Electorale Provisoire (CEP) a pris en compte les recommandations des organismes nationaux d’observation en vue d’améliorer le processus.
A 5 jours du second tour des élections, des représentants de plusieurs organisations de la société civile, de bailleurs internationaux ainsi que du CEP ont participé à la rencontre de sensibilisation.
« Nos attentes sont énormes » par rapport à ce second tour, a fait savoir Rosny Desroches, de l’Initiative de la Société Civile (ISC), lors de son intervention au cours de cette session.
Desroches a souhaité que le vote du peuple soit scrupuleusement respecté et que celui des deux candidats qui perdra la compétition reconnaisse sa défaite après la publication des résultats.
« Perdre les élections, ce n’est pas la fin du monde… c’est l’occasion de constituer une opposition efficace », a t-il dit, appelant les candidats à ne pas recourir à des manifestations de rue pour exprimer leurs contestations.
La publication des résultats préliminaires du premier tour avait déclenché une vague de protestation populaire, paralysant certaines villes du pays durant plusieurs jours.
Le père Jan Hanssens de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP) a pour sa part rappelé les incidents, les irrégularités et les fraudes qui ont affecté le premier tour des élections, tout en déplorant le manque de sanctions.
« Les sanctions sont importantes et (…) jusqu’à présent nous n’avons pas vu beaucoup de sanctions », a-t-il jugé. Et « Il n’y a pas de sanctions parce que lorsque ces faits, ces événements apparaissent dans les rapports des observateurs, le CEP ne considère pas que c’est un argument légal ».
Le responsable du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Viles Alizar, a lui aussi relevé que les organismes d’observation nationaux ont peu de considération aux yeux de l’institution électorale qui ne les juge pas « crédibles ».
Alizar a ainsi pris en exemple le fait que les observateurs nationaux ont reçu « un bout de carton » en guise d’accréditation de la part du CEP, alors que les observateurs internationaux ont eu droit à « des cartes digitalisées ».
Le représentant du CEP a toutefois indiqué qu’il revenait aux observateurs nationaux de faire pression auprès du conseil afin d’obtenir un traitement équitable.
Plusieurs recommandations ont été soumises au fil de la rencontre, principalement l’installation d’un Conseil Electoral Permanent. Le père Jan Hanssens a particulièrement plaidé en faveur d’une culture politique démocratique qui se reflète dans le comportement des divers acteurs, ainsi qu’un souci permanent pour l’éducation civique. [kft-jsr gp apr 15/03/2011 16 :00]