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De nouvelles manœuvres pour faire face à la contestation

Dossier de conjoncture

Par Ronald Colbert

P-au-P., 23 janv. 04 [AlterPresse] --- La violence politique et ses corollaires, les abus et violations systématiques de droits humains, atteignent un degré élevé en ce mois de janvier 2004.

La responsabilité de cette nouvelle formule de terrorisme d’Etat est attribuée au régime lavalas au pouvoir en Haïti, qui utilise ses bras armés - une milice qualifiée de « chimères » ou « membres d’organisations populaires » et une police politique prenant la forme de « syndicat organisé du crime » -, selon divers témoignages de victimes et organisations d’accompagnement de gens en difficulté.

Le nombre de personnes en situation de marronnage, pour échapper aux persécutions politiques de partisans et autres proches du pouvoir, prend quotidiennement des proportions alarmantes, ont confié à AlterPresse des responsables d’organismes de défense de droits humains.

Fer de lance du regain de mobilisation anti-Aristide, depuis bien longtemps, plusieurs mois avant l’horreur du 5 décembre 2003 contre deux facultés de l’Université d’Etat d’Haïti, la jeunesse paie lourdement les conséquences du brigandage institutionnalisé.

La terreur « planifiée » ne semble pas désarmer les jeunes. Régulièrement, tous les jours, les jeunes gens, filles et garçons, femmes et hommes, font entendre leurs voix dans des mouvements de rue grandissants un peu partout sur le territoire national. Ils revendiquent également contre le sabotage des émetteurs des médias et contre les attaques sur la Presse, relais par excellence de l’expression plurielle à travers le pays.

Les activités scolaires ont repris dans une atmosphère de tension, chargée d’incertitude et d’inquiétude pour les parents, dont bon nombre continuent de garder leurs enfants à la maison par crainte d’actions violentes.

Friction interne ou signe avant-coureur des temps qui s’annoncent, les agents de la Police Nationale sont embarrassés et tentent une parade qui atteste clairement leur gêne entre : la tentation d’obéir aux ordres de répression du pouvoir et de complaisance vis-à -vis du corps para-militaire de « civils armés » qui commettent des exactions sur la population ; et une détermination à remplir professionnellement sa mission de « protéger et servir ».

Deux mois après avoir lancé une « proposition conjoncturelle » de sortie de crise, l’Eglise catholique romaine invite maintenant chaque acteur à faire le geste « personnel, courageux et patriotique » qui s’impose aujourd’hui. D’aucuns disent déjà qu’il s’agit là d’un appel à Aristide pour qu’il jette l’éponge.

Face au risque d’une insurrection générale, le Collectif NON, qui regroupe un ensemble d’artistes et d’intellectuels haïtiens, préconise l’adoption de la formule de pouvoir transitoire proposée le 2 janvier 2004.

L’oppression par tous les moyens

Le pouvoir lavalas a commencé les 19 et 21 janvier 2004 par utiliser des prétextes administratifs, en guise de nouvelle stratégie pour bloquer l’expression anti-Aristide dans les rues.

Des enseignants et étudiants ont été interdits de gagner les rues de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, à coups de gaz lacrymogènes lancés par des unités de la Police nationale, selon laquelle « toute manifestation non autorisée sera bloquée ». Retranchés dans l’enceinte de la Faculté des Sciences Humaines, les étudiants ont été bombardés de gaz lacrymogènes à ces dates par des membres de la Compagnie d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO), l’une des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti.

Le type de gaz lacrymogène, utilisé le 21 janvier 2004, est un produit étasunien, très irritant et produisant des réactions néfastes pour la santé des êtres humains, d’après les renseignements obtenus par la Presse.

Désormais, les organisateurs des manifestations devraient discuter du parcours de leur mouvement avec la Police nationale, à qui il revient exclusivement de fixer les endroits où les manifestants peuvent passer ainsi qu’une durée limitée de manifestation. Les organisateurs sont aussi tenus d’indiquer leur adresse précise, débattre des dispositions de sécurité avec la Police, qui peut avoir planifié « certaines opérations d’envergure dans les zones où sont prévues des manifestations ».

« Les policiers n’ont pas d’ordres à recevoir des manifestants, la Police garantira la sécurité des manifestants quand elle peut », a déclaré le 20 janvier le ministre de la Justice lavalas Calixte Delatour, arguant que les manifestants doivent respecter les droits des autres citoyennes et citoyens.

Des interrogations planent tout de même sur les opérations d’envergure « envisagées par la Police » au regard de l’ambiance d’insécurité qui règne depuis début janvier 2004.

Coïncidence troublante, divers actes de violence, dont des crimes, assassinats et vols de voitures, ont été perpétrés depuis la fuite de plus de 600 détenus le 1er janvier. Certains de ces actes ont été commis, sans aucune intervention de la Police, par des partisans du pouvoir lourdement armés, circulant dans des véhicules officiels, sans plaques d’immatriculation ou de location, comme les faits enregistrés au cours de la journée de troubles du mercredi 7 janvier 2004 dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince.

Des étudiants et autres membres d’organisations d’opposition au régime de Jean-Bertrand Aristide ont dénoncé un plan du pouvoir pour investir l’enceinte de certaines facultés d’Etat, comme la Faculté des Sciences Humaines, pour y déposer des armes à feu et ainsi de procéder à leur arrestation sur la base de « détention illégale d’armes à feu ». Parallèlement, la Police nationale départementale serait instruite d’expérimenter des gaz de combat pour freiner l’ardeur des étudiants dans leur mobilisation contre Aristide.

Ce plan aurait été confié au policier Chavannes Lucien, nouveau directeur départemental de l’Ouest (dont Port-au-Prince), récemment transféré à la capitale pour mater la tendance à l’insurrection générale, qui a réprimé le mouvement d’opposition au Cap-Haïtien, la deuxième ville d’Haïti, où il officiait comme commissaire départemental jusqu’à décembre 2003. Chavannes Lucien aurait pour mission d’éteindre le feu de la mobilisation en cours dans la capitale, depuis après la barbarie du 5 décembre 2003.

Après les persécutions politiques, l’utilisation d’urines, de seringues et de produits chimiques, le lancement de jets de pierres (avec des matériels sophistiqués importés), la bastonnade, les fouets et les gaz lacrymogènes, ce serait la nouvelle manière d’oppression des revendications mise en œuvre par le régime lavalas.

Dans l’intervalle, les partisans lavalas ne sont astreints à aucune disposition restrictive lorsqu’ils décident, quand bon leur semble, de manifester leur soutien au président du 26 novembre.

Ils ont pu marcher, sans être nullement inquiétés par la police, les 20 et 21 janvier 2004 dans diverses artères de la capitale, en se servant ouvertement de divers véhicules de l’Etat.

Elément patent dans la marche pro-Aristide du 21 janvier, un hélicoptère survolait à basse altitude la manifestation, avec à bord des personnes faisant le geste de « 5 ans » pour le président du 26 novembre dont une d’entre elles filmait le mouvement avec une caméra. A signaler que le 21 janvier 2004, les partisans du pouvoir qui manifestaient dans les rues de la capitale fumaient ouvertement de la drogue, ont constaté les riverains.

Une attitude qui montre clairement une volonté, de la part des autorités de plus en plus contestées par la population, d’agir en fonction de deux poids et de deux mesures, lorsqu’il s’agit du type de démonstration qui sera mise en branle dans les rues, selon différents membres d’organismes de défense de droits humains qui se sont entretenus avec AlterPresse.

Durant les deux dernières semaines, la Police Nationale de la capitale avait, non seulement déterminé une quantité d’heures, mais aussi et surtout modifié le parcours initialement établi par les membres de la Plate-forme Démocratique pour protester contre la perpétuation de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir en Haïti.

Depuis la grande démonstration populaire de contestation tenue le 11 décembre 2003 à Port-au-Prince, l’aire du Champ de Mars (grande place publique à proximité de laquelle se trouvent le Palais présidentiel et la plupart des ministères de l’administration publique) est interdite aux groupes d’opposition à Aristide.

Sur divers murs de la capitale, les partisans du pouvoir ont inscrit des slogans, selon lesquels la démission d’Aristide les pousserait à entreprendre une opération « koupe tèt, boule kay » (décapiter les personnes et incendier les maisons).

« Si les opposants ne veulent pas qu’Aristide passe 5 ans, ils seront alors contraints à accepter 10 ans d’exercice du pouvoir par le président du 26 novembre », n’ont pas cessé de répéter les supporters d’Aristide.

Menaces légales et administratives

L’institution judiciaire, dont plusieurs pans demeurent vassalisés par l’Exécutif en place, a décidé de convoquer le sénateur contesté Dany Toussaint, l’un des nouveau dissidents lavalas, pour s’expliquer sur les risques d’un chambardement général, au cours duquel Aristide s’exposerait à une marée humaine qui « viendrait le chercher au Palais National ».

Intervenant sur les ondes le 16 janvier 2004, Toussaint a fait savoir que les médias gouvernementaux et pro-gouvernementaux ont puisé une partie de sa déclaration, faite à une station de radio haïtienne émettant aux Etats Unis d’Amérique, pour la placer dans un contexte susceptible d’être politiquement exploité par le régime lavalas.

Rien ne filtre sur les dispositions du sénateur contesté à répondre ou non à l’invitation du Parquet près le Tribunal Civil de Port-au-Prince.

Le même Parquet de Première Instance vient de lancer une autre convocation à l’un des fers de lance du mouvement estudiantin, Lucmane Delille, appelé à fournir des explications sur les incidents du 19 janvier 2004, quand la Police Nationale avait étouffé dans l’œuf la manifestation des enseignants et étudiants.

Le 21 janvier 2004, beaucoup de juges, qui devaient se prononcer sur l’arrestation d’une vingtaine d’étudiants les jours précédents, ont brillé par leur absence à l’un des tribunaux de paix de la capitale.

A l’exception de cas nécessitant des interventions d’extrême urgence, l’ensemble des avocats de Port-au-Prince observe depuis plusieurs semaines un arrêt de travail, tout au moins jusqu’à la date du 7 février 2004.

Entre-temps, le ministère de l’Education Nationale promet de sévir contre les enseignants et étudiants, en annonçant des dispositions sévères pour appréhender toutes les personnes (directeurs d’établissements, professeurs, étudiants) qui s’aviseraient de bloquer le fonctionnement normal des classes.

Les écoles, qui devaient rouvrir leurs portes depuis le 7 janvier 2004, sont quasiment paralysées sur toute l’étendue du territoire national, en raison du climat politique. Lundi 19 janvier 2004, une unité de la Police a lancé une grenade lacrymogène à l’intérieur d’un établissement scolaire, ce qui a provoqué une panique parmi de nombreux parents au cœur de la capitale.

La plupart des parents, y compris ceux qui ont envoyé leurs enfants à l’école, craignent d’éventuelles turbulences dans les rues. D’autres réclament sans cesse le départ d’Aristide pour aboutir à un fonctionnement harmonieux des écoles et facultés.

« A l’exemple de Jean-Pierre Boyer, président de l’île d’Haïti de 1818 à 1843, Aristide a entrepris de fermer les portes des écoles et universités en utilisant des bras armés, comme des membres de l’Unité de Sécurité du Gouvernement et du Palais National (USGPN) pour mater la contestation », déplorent les étudiants contestataires.

Persécutions et exil intérieur

Un nombre indéterminé de personnes (étudiants, professeurs, militants d’organisations de base protestataires par rapport à la situation actuelle) a pris le maquis et est forcé à l’exil intérieur, par suite des opérations de persécutions conduites par la Police et la milice armée lavalas.

L’une des organisations d’accompagnement des victimes a confié à AlterPresse avoir remué « ciel et terre », à la mi-janvier 2004, pour trouver un logis où abriter plus d’une dizaine de personnes. Ces dernières avaient fui leurs résidences pour échapper aux menaces et persécutions.

C’est le cas, ces jours-ci, de nombreuses personnes en provenance de l’Artibonite et du Sud-Ouest d’Haïti : depuis le samedi 17 janvier 2004, un grand nombre d’habitants de Saint-Marc (à plus de 100 kilomètres au nord de la capitale) ont pris refuge dans d’autres villes du pays à la suite d’une vague de répression policière et d’actes d’intimidation orchestrés par des partisans du régime en place ; depuis le dimanche 11 janvier 2004, des habitants de Miragoane (à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince) se sont dirigés vers d’autres villes face au « couvre-feu non déclaré » instauré par les partisans armés du pouvoir.

Les supporters armés du régime lavalas ont même investi les hôpitaux de Saint-Marc et de Miragoane, à la recherche d’opposants.

Comme ce qui est survenu à la fin de l’année 2003, notamment aux Gonaïves (à 171 kilomètres au nord de la capitale), les victimes des actes de violence ne peuvent pas se rendre dans les hôpitaux. Le mardi 20 janvier 2004, des blessés par balles, qui se trouvaient à l’intérieur d’une ambulance officielle de la Croix Rouge dans la région de l’Artibonite, auraient été séquestrés par des policiers qui ont menacé de représailles les médecins qui s’aviseraient de soigner ces blessés, a confirmé une organisation d’accompagnement citant le témoignage de proches des victimes.

Les nouveaux « marrons » éprouvent aujourd’hui d’énormes difficultés dans leur propre pays en Haïti : tension et stress résultant de la séparation d’avec leurs familles, inquiétudes par rapport aux problèmes laissés en suspens dans leurs familles (gestion des enfants et autres), manque de ressources financières et matérielles pour faire face à leurs besoins immédiats, obligation et hantise de trouver un endroit où se terrer, contraintes de dormir dans des conditions terribles et de vivre dans des milieux peu coutumiers, risques d’être forcés à des déplacements fréquents pour éviter d’être identifiés, repérés et interceptés par les agents de la répression (dont certains fonctionnaires de l’administration publique et des milices attitrées).

Cette situation a engendré une réalité semblable (voire pire) à l’urgence humanitaire ayant prévalu pendant les trois années du coup d’Etat militaire (1991-1994), selon les organisations d’accompagnement des victimes qui doivent frapper à différentes portes afin de trouver des ressources financières nécessaires à l’achat de médicaments et à l’obtention de soins pour les personnes victimes de violence politique, en particulier celles blessées par balles.

En début de semaine, il fallait trouver immédiatement plus de 20 mille gourdes (environ 550 dollars américains) pour pouvoir entamer un processus de soins à un jeune ayant reçu une balle à la tête. En dépit de la diligence effectuée pour acquérir la somme ci-dessus, le jeune a malheureusement succombé de la blessure par balle.

Il demeure problématique, quant à présent, de chiffrer le nombre de personnes tuées dans la terreur politique, institutionnalisée avec des gangs armés ces derniers mois en Haïti. Seulement, pour la ville des Gonaïves, plus de 30 personnes auraient été abattues dans les différentes interventions policières faites entre septembre et décembre 2003, suivant des sources concordantes.

La Presse dans l’œil du cyclone

Malgré le sabotage d’environ une dizaine d’émetteurs à Boutiliers, sur les hauteurs de Port-au-Prince, perpétré dans le « cyclone Claire » le 13 janvier 2004, des officiels lavalas n’hésitent pas à banaliser la casse opérée sur les stations membres de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH).

Outre les informations déjà parvenues aux médias victimes sur les commanditaires du sabotage des émetteurs, le sénateur contesté Dany Toussaint a révélé, le 16 janvier, que l’opération de destruction aurait été l’œuvre d’un gang au service de Jean-Claude Baptiste, un ancien directeur de la Police Nationale, fidèle d’Aristide, et dont le nom est cité dans divers actes répréhensibles enregistrés pendant l’année 2003.

Toussaint a aussi affirmé disposer d’informations sur un plan d’exécution d’une série de dirigeants politiques.

Toujours est-il que les menaces et plans de liquidation physique des journalistes indépendants ne sont pas écartés du côté du régime en place, suivant les déclarations ouvertes d’officiels lavalas bénéficiant de l’impunité.

A Miragoane et à Saint-Marc, des médias ont été incendiés par des partisans lavalas. D’autres médias ont suspendu leurs programmes par suite de menaces et actes d’intimidation ouvertement revendiqués par des partisans armés lavalas.

Après les tentatives de cooptation et de discrédit, les persécutions administratives et judiciaires, enregistrées de 2001 à nos jours, la Presse nationale fait face à de forts vents visant à étouffer la parole libre diffusée sur le mouvement de contestation qui prend de l’ampleur à travers le territoire national.

Les informations parvenues à AlterPresse font état d’une mission spéciale qui aurait été confiée à certains des prisonniers en cavale depuis le 1er janvier 2004. Plusieurs, parmi les plus de 600 détenus qui se sont évadés, sont des bandits et chefs de gangs qui avaient été emprisonnés pour différents forfaits, dont des assassinats. Il y a deux semaines, le révérend père catholique romain, Joachim Samedy, a confirmé être au courant d’un plan d’assassinat contre sa personne, qui devrai être exécuté par un bandit envoyé dans sa paroisse du Sud-Ouest d’Haïti.

A quand la fin du terrorisme d’Etat ?

Les différents secteurs vitaux de la vie nationale, durement éprouvés par la crise politique et ses incidences économiques et sociales quotidiennes, se demandent aujourd’hui jusqu’à quelles limites et à quel prix le régime de Jean-Bertrand Aristide s’efforcera de résister à l’insurrection générale qui risque d’embraser le pays.

Il est clair que le gouvernement en place ne dirige pas vraiment, sinon qu’il cherche à maintenir la terreur sur la population en utilisant des gangs armés. Est-ce que Aristide, sous prétexte de parvenir au terme d’un mandat controversé de 5 ans, choisira de continuer à régner par la terreur, malgré la détermination d’une grande partie de la population à rejeter son administration ?, s’interrogent-ils.

Il n’y a pas de compromis possible avec Aristide, avec le cycle de violence qui a suivi les événements du 5 décembre 2003, a tenu à souligner, à la station privée Radio Métropole, Mgr. Guyre Poulard, vice-président de la Conférence Episcopale de l’église catholique romaine.

Mgr. Poulard apportait des éclaircissements sur la nouvelle position de la hiérarchie catholique qui appelle chaque acteur politique à adopter une « décision personnelle, courageuse et patriotique » pour prévenir une « catastrophe irréparable »

Entre-temps, des conclusions sont attendues sur les deux journées d’information sur la situation nationale déroulées à Bahamas, les 20 et 21 janvier 2004, entre la CARICOM et la Plate-forme démocratique, qui regroupe des organisations de la société et des partis politiques opposés au maintien de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir. [rc apr 23/01/2004 06:00]