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Haiti-Carnaval : La fête n’attire pas la grande foule

P-au-P., 7 mars 2011 [AlterPresse]--- Les festivités carnavalesques de cette année, les premières depuis le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, ont peu d’envergure en comparaison aux années précédentes.

Les activités ont débuté timidement le dimanche 6 mars en milieu d’après-midi et doivent durer jusqu’au 8 mars en cours, autour du thème « Ann selebre la vi (Célébrons la vie) ».

Des milliers de fêtards ont quand-même occupé les rues en dansant et chantant, certains d’entre eux munis de photos des deux candidats à la présidence (Mirlande Manigat et Michel Martelly) donnant une allure électorale aux festivités.

Contrairement aux années antérieures, de rares chars allégoriques ont été remarqués sur le parcours et les groupes les plus représentatifs des différentes tendances musicales d’Haïti n’étaient pas au rendez-vous.

Le décor est le même que pour les dimanches pré-carnavalesques : une dizaine de bandes à pied, quelques Dj et divers groupes musicaux constitués de jeunes défilent de la Mairie de Port-au-Prince (Bicentenaire, cote ouest de la capitale) vers le stade Sylvio Cartor (centre) en passant par les rues des Casernes, de la République et Oswald Durand.

Des pluies inattendues annonçant l’arrivée prochaine du printemps n’arrangent pas les choses. La première journée s’est terminée prématurément vers 9 :00 du soir (heure locale), tandis que la clôture était prévue à minuit.

Le gouvernement, via le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), a décaissé 50 millions de gourdes pour la réalisation du carnaval sur l’ensemble du territoire. La moitié de cette somme est allée à la commune de Port-au-Prince.

De l’avis de certains citoyens qui ne voient pas d’un bon œil la réalisation de cette fête populaire dans le contexte de l’après-séisme, ces fonds devraient de préférence être utilisés à améliorer les conditions de vie des victimes du cataclysme qui vivent actuellement dans des camps de fortune.

C’est aussi l’avis de plusieurs groupes musicaux comme Ram, T-Vice, Djakout Mizik, Kreyol La, Carimi et tant d’autres qui n’ont pas répondu au rendez-vous.

Plus de 800.000 Haïtiens, selon un rapport de l’ONU, vivent encore sous les tentes dans les environs de Port-au-Prince, notamment au Champ de Mars, haut-lieu du carnaval haitien. [sfd gp apr 07/03/2011 15 :00]