P-au-P, 02 mars 2011 [AlterPresse] --- La protection des femmes et des filles dans les camps doit être une priorité et le nouveau gouvernement devra établir un plan d’urgence pour lutter contre la violence de genre, déclare Amnesty International dans une pétition mise en circulation.
Amnesty International avait présenté, début 2011, un rapport mettant en évidence la « menace constante » qui pèse sur les femmes et les filles dans les camps. Le représentant de Amnesty International en Haïti, Gerardo Ducos, avait alors annoncé que les membres de l’organisation allaient par la suite faire pression sur le gouvernement haïtien pour qu’il adopte les recommandations de ce rapport.
Parmi ces recommandations figure la mise en œuvre par les autorités haïtiennes d’une stratégie globale de prévention et de lutte contre le phénomène de violence de genre.
Fruit d’une enquête menée en 2010 auprès d’une cinquantaine de filles et de femmes vivant dans 15 camps situés à Port-au-Prince (Ouest), Lascahobas (Est) et Jacmel (Sud-oeust), le rapport dénonce les violences subies par celles-ci dans les camps.
Selon Amnesty International, les diverses agressions sont surtout favorisées par l’insécurité, la surpopulation dans les camps, les difficultés d’accès à tout moyen de gagner sa vie ou d’avoir des revenus et la répartition inégale de l’aide humanitaire
« Le 15 février à 19 heures je suis sortie de la place pour aller faire des achats et lorsque je suis rentrée, trois hommes m’ont appelée. Je n’y ai pas fait attention. L’un d’eux est venu vers moi et m’a attrapée au poignet. J’ai essayé de me débattre, mais il m’a forcée à venir avec lui. Il n’y avait pas de lumière…ils m’ont violée dans la rue… », raconte Lody, une jeune femme de 26 ans qui habite à Canapé Vert et dont le témoignage a été inséré dans le rapport.
« Je ne suis pas allée à la police parce que je ne connaissais pas les hommes qui m’ont violée…Leur visage était couvert et je n’ai pas pu les identifier. Je voulais aller à la police mais ma tante m’en a découragé. Elle m’a dit que ce serait inutile », ajoute t-elle.
En 2010, la Commission des Femmes Victimes en Faveur des Victimes (sigle créole : KOFAVIV), qui collabore avec Amnesty International a recensé 859 filles et femmes victimes de violences sexuelles. [kft gp apr 02/03/2011 15:50]