P-au-P, 2 mars 2011 [AlterPresse] --- Le Groupe Haïtien d’Etude du Sarcome de Kaposi et des Infections Opportunistes (GHESKIO) préconise la poursuite de la lutte contre le choléra et attire l’attention sur la progression de la tuberculose en Haiti, après le terrible tremblement de terre de l’année dernière.
Il faut continuer la bataille contre le choléra, dont le taux de mortalité est passé de 10% à 2 %, et à la fois surveiller l’évolution de la tuberculose, déclare le docteur Jean William Pape, directeur des centres GHESKIO au moment de recevoir une aide de la France, le 1er mars.
Le Centre de traitement de choléra (Ctc), opéré par le GHESKIO sur la côte ouest de la capitale, a reçu officiellement 150 lits cholériques offerts par le centre de crise du ministère français des affaires étrangères et européennes en collaboration avec la Croix-Rouge française.
Présent à la cérémonie de remise, l’ambassadeur français, Didier le Bret, invite à « ne pas lâcher prise » dans la lutte contre le choléra et juge important de renforcer les structures nationales.
Pour sa part, le directeur de Gheskio, Jean William Pape, croit que le choléra « est une calamité qui nous est tombée sur la tête » et appelle à « tout mettre en œuvre » pour combattre l’épidémie.
Les 150 lits cholériques offerts par la France viennent augmenter la capacité du Ctc de GHESKIO qui disposait auparavant de 75 lits.
2 800 patients souffrant de choléra ont été soignés par ce Ctc depuis le déclenchement de l’épidémie en octobre 2010. Parmi eux figurent une soixantaine de Personnes vivant avec le VIH (Pvvih).
Des 2800 patients soignes, 10 décès ont été enregistrés, certains dus à d’autres pathologies, précise le docteur Pape.
« Le plus grand problème qu’on va rencontrer c’est la tuberculose », poursuit-il en indiquant que les tentes qui abritent les centaines de milliers de sinistrés du tremblement de terre, constituent de véritables moyens de « propagation de la tuberculose ».
Le docteur estime qu’il faut vite héberger les sinistrés dans des abris définitifs en vue d’empêcher une poussée de la tuberculose qui a déjà considérablement « augmentée » au cours de l’année 2010.
4 800 personnes sur 25 000 diagnostiquées en 2010, se sont révélées positives. « Une vraie catastrophe », s’inquiète le docteur Pape. [rh gp apr 02/03/2011 06:00]