Par Joà« l Lorquet
Soumis à AlterPresse le 22 janvier 2004
Depuis la proclamation officielle de l’indépendance d’Haïti, il y a déjà deux siècles, les chaînes de l’esclavage sont brisées et notre pays s’est affirmé comme étant la première République noire et indépendante du monde.
C’est avec fierté qu’aujourd’hui l’on évoque les noms de nos ancêtres qui ont tant lutté pour faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
Aucun Haïtien ne devrait rater l’occasion du bicentenaire pour honorer la mémoire de Jean Jacques Dessalines, Toussaint Louverture, Henri Christophe, Alexandre Pétion, Boisrond Tonerre, Capois Lamort, etc.
Haïti, 200 ans après est un pays pauvre économiquement mais riche en histoire... une histoire unique, un passé glorieux et merveilleux. Mais, ça c’est le passé...
Qu’en est-il du présent ? C’est bien dommage que ce petit coin de terre surnommé il y a quelques décennies seulement "la Perle des Antilles", pays qui fit l’objet d’admiration et de curiosité des touristes soit devenu à présent la risée du reste du monde, ce, à cause de l’irresponsabilité des leaders contemporains.
De la fierté d’autrefois, Haïti est donc passée à une situation de honte, de gêne, voir complexe. Alors que le pays célèbre son indépendance, Haïti est devenue de plus en plus dépendante de l’extérieur et ceci à presque tous les points de vue. La société est polarisée, le chômage s’accentue, le phénomène migratoire est encouragé tandis que les
infrastructures nécessaires sont quasiment inexistantes, l’eau potable, le téléphone, l’électricité ne sont accessibles qu’à un nombre restreint de personnes... bref, le tableau est très peu attrayant. Le constat est peu encourageant, on a peine à croire qu’on est réellement en l’année 2004 !
Cependant, en dépit de tout, Il ne faut pas perdre espoir. Tant qu’il y a des Haïtiens positifs, consciencieux et animés de bonne volonté pour le changement, il faut espérer. Comme je l’ai toujours fait à travers mes textes et mes chansons, je continue de rêver d’une Haïti meilleure.
Pour moi, tout n’est pas perdu pour Haïti si on arrive à faire place à l’amour, le vrai amour, l’unité et surtout un leadership efficace, autrement dit, en assurant une gestion saine, honnête au bénéfice de la majorité et non au profit d’un clan, d’une clique ou d’un parti.
C’est dommage que le bicentenaire de notre indépendance ne soit pas marqué par la réalisation de certains projets d’envergure comme l’inauguration d’une autoroute périphérique partant par la côte depuis Fort-Liberté pour aboutir dans le Sud-est ou d’une université avec des campus sur tout le territoire et répondant aux normes internationales, etc.
En tout cas, que 2004 soit pour nous, un moment de réflexion, de dialogue, bref un nouveau départ en vue de la constitution d’une nouvelle Haïti, une nation fière, celle que nous méritons tous et pour laquelle nous avons tant lutté.
Mes meilleurs voeux de paix, d’amour, de prospérité et de leadership efficace pour Haïti !
Joà« l Lorquet