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Manifestation pro-Aristide sans difficulté et marche anti-gouvernementale interdite

P-au-P., 21 janv. 04 [AlterPresse] --- Plusieurs milliers de partisans du
président Jean Betrand Aristide ont manifesté ce 21 janvier à Port-au-Prince sans incident, tandis que la police a empêché une marche anti-gouvernementale d’étudiants et enseignants à coups de gaz lacrymogène, faisant plusieurs victimes.

Les partisans d’Aristide ont gagné sans difficulté les rues de la capitale en chantant et en dansant au rythme de la musique rara (traditionnelle) pour exprimer leur appui au chef de l’Etat. « Aristide pour 5 ans, s’ils (les adversaires d’Aristide) ne sont pas d’accord, (Aristide reste au pouvoir pour) 10 ans », ont menacé ses partisans, tandis qu’une forte odeur de marijuana flottait dans l’air.

Plusieurs anciens parlementaires et actuels fonctionnaires du gouvernement ont pris part à cette marche où, entre autres, des véhicules d’entreprises d’Etat de télécommunications (Teleco) et de l’électricité (EDH) ont été utilisés.

La marche, qui s’est terminée face au palais national, a bénéficié de la protection de la police. Le périmètre du palais national, interdit à des manifestants antigouvernementaux, a été préalablement libéré des séparateurs qui bloquaient certaines rues.

Situation contraire, en ce qui concerne les éducateurs et des étudiants qui, pour la seconde fois de cette semaine, n’ont pas pu manifester contre le gouvernement. Comme le 19 janvier, la police a fait valoir des problèmes de « planification » et de « parcours » de la marche. Ce qui a été réfuté par les syndicats d’enseignants et les dirigeants étudiants.

La police a tiré des grenades lacrymogènes contre la faculté des sciences humaines où les étudiants avaient montré leur ferme détermination à gagner les rues. Les étudiants ont répondu a coups de pierres.

Un élève de 15 ans, Pierre Fanel, qui se trouvait dans les parages, a été blessé par une grenade lacrymogène. Plusieurs étudiants qui souffraient de l’inhalation de gaz ont été hospitalisés. Les familles habitant le quartier n’ont pas été épargnées, se plaignant que les enfants en bas age et les personnes agées étaient fortement affectés.

Dans la soirée, la police a libéré 8 étudiants qui ont été arrêtés le 19 janvier ainsi que le président du Parti de Dieu (PARADI), le pasteur Vladimir Jeanty, qui a été également arrêté le même jour.

Les étudiants en médecine et médecins résidants ont annoncé une marche anti-gouvernementale et de solidarité avec la presse pour ce 22 janvier. [gp apr 21/01/2004 19:15]