P-au-P., 16 févr. 2011 [AlterPresse] --- Un dossier, contenant un ensemble de desiderata des collectivités territoriales sur les aspects d’une véritable décentralisation, est désormais disponible, pour le prochain gouvernement, au terme d’une série de rencontres communales et d’un forum national sur la décentralisation, tenus dans les dix départements géographiques d’Haïti entre décembre 2010 et février 2011.
Meilleure communication entre les administrations territoriales et les communautés de proximité, intercommunalité pour une gestion mutualisée des projets (à l’exemple du regroupement des Palmes : Gressier, Léogane, Grand-Goâve et Petit-Goâve, au sud de la capitale Port-au-Prince), déconcentration effective, font partie des revendications exprimées durant ce processus.
Les préoccupations touchent aussi à la transparence des administrations locales, la reddition de compte sur les modes d’utilisation des finances et impôts locaux, la clarification des budgets territoriaux et la viabilité des plans de développement territoriaux.
Lors des consultations précédant le forum national sur la décentralisation, déroulé les 11 et 12 février à Tabarre (municipalité au nord-est de la capitale), les représentants territoriaux ont insisté sur d’autres thématiques, comme la création d’un fonds de logement, le partage équitable des ressources entre l’Etat central et les collectivités, la meilleure desserte en services publics (notamment sur la question de l’état civil), l’implantation de sites territoriaux de décharges, et le recyclage des eaux usées.
Le renforcement de l’agriculture et la protection de l’environnement, la formation d’une structure fonctionnelle de risques et désastres, la construction parasismique, l’aménagement de villages dans les sections communales, le renforcement de la fonction publique territoriale et la valorisation et promotion du patrimoine territorial, sont aussi au nombre des vœux formulés.
Avec le tremblement de terre du 12 janvier 2010, une crise du logement s’est exacerbée dans différentes communes du pays, à cause du déplacement d’environ 600 000 personnes qui avaient fui les zones affectées par la catastrophe durant les premiers mois. La majorité sont revenues, au fil de l’année 2010, en quête de services et d’aide humanitaire, concentrés en grande partie à Port-au-Prince.
La politique de logement demeure aujourd’hui un sujet négligé dans les discours politiques. Plus d’un an après le séisme, 800 000 personnes vivent dans des camps de fortune et sont susceptibles d’affronter une autre saison des pluies dans l’incertitude et des conditions d’hygiène souvent effarantes, en attendant le début de la saison des cyclones en juin 2011.
Parallèlement, d’ici à 2015, l’Etat haïtien est appelé à assumer l’engagement d’une scolarisation gratuite, durant les 6 premières années de l’enseignement fondamental, pour éliminer la préoccupation (de paiement mensuel de frais scolaires) des parents pour la formation des enfants sur tout le territoire national.
En l’année 2021, il faudrait ainsi parvenir à une éducation gratuite pour les 9 années d’enseignement fondamental en Haïti. [rc gp apr 16/02/2011 18 :00]