P-au-P, 15 fév. 2011 [AlterPresse] --- Des risques de crise alimentaire menacent Haiti, selon la Coordination Nationale pour la Sécurité Alimentaire (CNSA).
« De 2008 à 2010, Haïti est un pays qui se bat pour éviter de tomber dans une crise alimentaire », déclare l’agronome Gary Mathieu, directeur de la (CNSA), lors d’une conférence de presse le 14 février.
Selon les estimations de la CNSA, plus de 3 millions de personnes se trouvent actuellement en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit surtout des sinistrés du séisme de 2010 retrouvés dans la zone métropolitaine, mais aussi des populations du Bas Nord-Ouest, des sinistrés du cyclone Thomas à la Grand Anse (Sud-ouest) et des habitants d’une partie de Belle Anse (Sud-est).
Gary Mathieu a en même temps mis en garde contre une aggravation de l’insécurité alimentaire durant la période allant du mois de mars au mois de mai.
« La période mars-avril-mai pourrait être une période très difficile en Haïti dans la mesure où il n’y aura pas tellement de récoltes. Les populations vont semer pour récolter seulement autour de juin-juillet », a-t-il souligné, ajoutant que le risque d’augmentation de l’insécurité alimentaire concerne tout le territoire.
Il a en outre signalé qu’aucune intervention n’a été réalisée pour venir en aide aux victimes du cyclone Thomas dans un contexte marqué par la hausse des prix de certains produits, notamment le riz, qui a connu une augmentation de 25%.
De plus la stigmatisation des produits agricoles en provenance de l’Artibonite et du Plateau Central en lien avec l’épidémie de choléra a des incidences sur les consommateurs, selon Gary Mathieu.
Le directeur de la CNSA appelle pour cela à des mesures de la part des différents acteurs nationaux et internationaux afin d’empêcher que l’augmentation des prix alimentaires n’affecte encore plus les groupes vulnérables. [kft gp apr 15/02/2011 10:00]
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