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Forum national sur la décentralisation

Haïti-Décentralisation : Quelle articulation entre participation et gouvernance locales ?

P-au-P, 12 févr. 2011 [AlterPresse] --- La confusion, existant entre les mécanismes de participation et de gouvernance locales, serait souvent une source de conflit entre les muncipalités et et les organisations sociales sur le terrain en Haïti.

« Il est intéressant de souligner la cohabitation, sur le même territoire, d’un ensemble de mécanismes de participation et de concertation », qui « rassemblent les mêmes groupes d’actrices / d’acteurs et ont à peu près les mêmes attributions » comme les comités de développement, relève Marie Frantz Joachim, coordonnatrice de la composante « appui institutionnel » au programme de développement local en Haïti (Pdlh) dans le cadre de la coopération canadienne.

Joachim intervenait, le vendredi 11 février 2011, sur le thème « gouvernance locale et transparence de l’administration publique » au cours de la première journée du forum national (de 2 jours / 11 et 12 février) sur la décentralisation, organisé par le ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict) et ses partenaires au parc historique de la canne-à-sucre (Tabarre, municipalité au nord-est de la capitale Port-au-Prince).

A travers cet atelier, qui a réuni des centaines de représentants locaux, haïtiens et étrangers, les défis de la gouvernance locale en Haïti et les pistes de solution, susceptibles de rehausser le statut des collectivités territoriales (Ct) ont été abordés.

Le local, un domaine flou

L’approche (priorisée) en matière de territoire assimile le local tantôt aux sections communales, tantôt à la commune. Cette (autre) confusion serait responsable de l’adoption de diverses interprétations en termes de projet de développement, révèle Marie Frantz Joachim.

Au sein des comités de développement, les décisions ne sont plus du ressort des municipalités.

Il n’y a pas d’interaction entre les responsables nationaux, départementaux et communaux. Il n’y a pas, non plus, de vision ou de politique nationale pour guider le développement local.

« Le cadre institutionnel national, devant fixer les rôles et les responsabilités de chaque entité (actrices et acteurs)…est encore à une phase de proposition ».

« Ainsi, l’harmonisation des actions, l’implication des instances nationales dans l’accompagnement du processus de développement local et l’institutionnalisation des collectivités territoriales constituent-elles actuellement un des plus grands défis de la gouvernance locale », souligne Joachim.

Autre défi de taille : la transparence

Le développement local reçoit l’appui de multiples systèmes de financement avec des stratégies, des outils, des critères d’évaluation, des procédures de mise en œuvre, tout aussi variés. Comme les allocations, les dépenses ne sont pas transparentes, ni ne s’intègrent dans une vision nationale.

Quoi qu’il en soit, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, une initiative d’intercommunalité, qui vise (entre autres) à mieux gérer les ressources, planifier et reconstruire le territoire régional, a vu le jour entre 4 communes du département géographique de l’Ouest (Petit-Goâve, Grand-Goâve, Léogane et Gressier), qui forment désormais la communauté des municipalités de la Vallée des Palmes. [kft rc apr 12/02/2011 0:00]

N.B. La couverture du forum national sur la décentralisation est un partenariat entre l’agence en ligne AlterPresse et le centre de ressources et d’informations (Cri), une unité au sein du cadre de liaison inter Ong (Clio).