Port-au-Prince, 20 janv. 04, [AlterPresse] --- Le Collectif Non, regroupement d’artistes et d’intellectuels pour la défense des libertés, craint une insurrection générale en Haïti, tenant compte de la violence répressive exercée de façon systématique par le pouvoir sur la population civile.
« Le risque d’une insurrection générale est manifeste », estime le Collectif Non dans un communiqué transmis ce 20 janvier à AlterPresse. « Certaines villes du pays ont pris leur autonomie par rapport au pouvoir central. », souligne le Collectif.
Le Collectif Non réaffirme son attachement a l’ « Alternative de transition » au pouvoir lavalas, proposée par les organisations de la société civile et les partis politiques regroupés au sein de la plate-forme démocratique. Cette proposition est la formule à adopter pour assurer la continuité de l’Etat et la survie de la nation « face à ce pouvoir qui n’a désormais que la capacité de réprimer », soutient le Collectif.
Les artistes et intellectuels dénoncent l’ampleur de la violence répressive du pouvoir qui s’est amplifiée depuis le 5 décembre de l’an dernier avec la persistance de la mobilisation anti-gouvernementale. Violation systématique des droits de la personne et de propriété, détournement de fonds publics pour financer les milices du pouvoir et l’usage de véhicules sans plaque d’immatriculation sont les formes les plus répandues de la violence lavalasienne, selon le Collectif « NON ». « Violence et impunité constituent le lot quotidien des citoyens et sont érigées en système politique », poursuit le Collectif.
Les créateurs excluent tout compromis avec le pouvoir en place, dont, disent-ils, les secteurs de la communauté internationale ont tendance à minimiser l’ampleur de la violence répressive. « Le caractère extraordinaire de la violence d’Etat, la nature despotique et tyrannique de ce pouvoir excluent toute possibilité de construire ensemble la démocratie et un Etat de droit », écrivent-ils.
Selon le Collectif « NON » le comportement de la communauté internationale ne fait qu’alimenter la crise politique et augmenter le risque d’un éclatement social. Les artistes et intellectuels proposent l’application de l’ « Alternative de transition » exigeant la démission de Jean Bertrand Aristide et l’institution d’un gouvernement transitoire pour garantir les conditions favorables a l’organisation d’élections en Haïti. [rv gp apr 20/01/2004 12:00]