P-au-P., 01 fév. 2010 [AlterPresse] --- Port-au-Prince est dans l’expectative à la veille de la publication des résultats définitifs des élections du 28 novembre 2010 par le Conseil Électoral Provisoire (CEP) et un calme précaire règne à la capitale.
Un important déploiement des forces de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) est constaté dans les rues et des blindés sont postés dans des endroits stratégiques.
Les patrouilles de la police haïtienne sont moins importantes, même si le gouvernement a annoncé que toutes les unités de la police sont mobilisées.
En milieu de matinée, certaines rues de la capitale paraissaient plus bondées que d’habitude, ce qui traduirait une certaine volonté de faire des courses nécessaires en prévision de toute difficulté qui pourrait surgir durant la journée de mercredi.
Des files plus importantes qu’à l’ordinaire ont été observées dans certaines banques. On ne sait pas si cette situation reflète une situation normale de fin/début de mois où si elle serait liée au momentum de la proclamation des résultats électoraux.
Des mères de famille qui le peuvent ont pris des dispositions pour s’approvisionner ce mardi en produits de première nécessité, légumes et fruits en perspectives des prochains jours.
Cependant, plusieurs citoyens ont confié à AlterPresse qu’ils considéraient jusqu’à présent la situation tout-à-fait « normale ».
La publication des résultats préliminaires des élections le 7 décembre 2011 avait provoqué d’importants troubles à travers le pays et au moins 4 personnes avaient été tuées.
Ce 1er février est en même temps la date de lancement d’une mobilisation convoquée par plusieurs secteurs politiques d’opposition pour forcer au départ du président René Préval à la date constitutionnelle de la fin de son mandat le 7 février.
En début d’après-midi les manifestations annoncées ont démarré suite à un forum qui s’est tenu dans la matinée au local de la Fusion des Sociaux Démocrates avec la participation de plusieurs centaines de personnes issues de divers secteurs d’opposition en vue de discuter des perspectives de l’après-Préval. L’idée d’un gouvernement provisoire est retenue.
La présence de plusieurs dirigeants politiques, dont les ex premiers ministres Rosny Smarth et Jacques Édouard Alexis a été notée de même que celle de plusieurs sénateurs et d’autres personnalités.
Ces secteurs sont également en faveur de la destitution du CEP et l’annulation des dernières élections émaillées de fraudes. [1]
Haiti est entrée depuis quelques semaines dans une zone de confusion. Sous pressions internationales, le parti au pouvoir, Inite, a publiquement fait retrait de sa participation dans la course à la présidence, mais n’est pas parvenu à temporiser les divergences que cette décision « patriotique » a fait éclater en son sein.
L’impasse électorale ne semble pas encore résolue, malgré la publication par le Conseil Électoral Provisoire (CEP) d’un calendrier pour le second tour des élections générales.
Si les recommandations de l’OEA devaient être prises en compte, tel que l’a encore martelé le week-end dernier à Port-au-Prince la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, un second tour serait à prévoir entre Mirlande Manigat et Michel Martelly, ce dernier prenant la place attribuée préalablement à Celestin. [rh gp apr 01/02/2011 13 :00]
[1] Voir à ce propos le fil Twitter d’AlterPresse : http://www.twitter.com/alterpresse/