P-au-P, 20 janvier 2011 [AlterPresse] --- L’organisation “Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) considère l’interpellation de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, par la justice haïtienne, comme « un premier pas », dans la lutte contre l’impunité, notamment contre les auteurs de viols sur le territoire national.
« Le régime des Duvalier est [l’un des] premiers à avoir utilisé le viol pour punir les femmes qui voulaient défendre le droit à la parole », rappelle la Sofa dans une note transmise ce jeudi à AlterPresse,
La Sofa dit « encourager toutes les victimes et toutes les familles de victimes à profiter pour porter plainte, afin que ce régime soit jugé comme il se doit ».
Les autorités doivent prendre des dispositions pour faire la lumière sur les méfaits accomplis sous le régime dictatorial, préconise l’organisation féministe de plaidoyer de la cause des femmes.
« Nous femmes d’Haïti avons bonne mémoire, nous nous sommes toujours battues contre l’impunité, nous sommes certaines que certaines valeurs sont universelles. Tout criminel, dictateur, doit être jugé, rendre compte à la justice, et c’est pour cela qu’en Haïti nous devons exiger le jugement du régime duvaliériste afin d’obtenir justice et réparation », relève la note.
La Sofa émet des doutes sur les déclarations du premier ministre Jean Max Bellerive faisant croire que le gouvernement haïtien n’était pas informé de la venue de Jean-Claude Duvalier, arrivé le dimanche 16 janvier 2011 avec un passeport périmé en Haïti.
Les mêmes plaidoiries, sorties par la France et les États-Unis d’Amérique, sont qualifiées de « gifle » par l’organisation de défense des droits des femmes.
« C’est impossible que ces deux pays n’aient pas été au courant », souligne le texte. [kft rc apr 20/01/2011 15:07]